République démocratique du Congo
Kinshasa a demandé mardi l'appui logistique de la mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUSCO) pour acheminer à travers le pays le matériel nécessaire aux élections générales du 20 décembre, selon le courrier vu jeudi par l'AFP.
Le mandat de la MONUSCO, encore présente dans trois provinces de l'Est en proie à des violences armées (Ituri, Nord et Sud-Kivu), lui permet de procurer dans ces régions un appui au processus électoral, "y compris un appui logistique limité sans préjudice de la capacité de la mission à s'acquitter de ses tâches prioritaires".
Mais dans cette lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU le 12 décembre, huit jours avant la date prévue des élections, l'ambassadeur de RDC à l'ONU demande, sur instruction de son gouvernement qui réclame par ailleurs un retrait accéléré des Casques bleus, que cet appui soit étendu.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) "reste déterminée à conduire le processus électoral jusqu'à son terme", indique l'ambassadeur.
"Pour y arriver, elle doit finaliser dans le délai l'acheminement du matériel électoral et des équipements électoraux vers les sites à accès difficiles et permettre ainsi l'organisation des élections sur toute l'étendue du territoire national le même jour", explique-t-il, demandant ainsi au Conseil de sécurité "de bien vouloir autoriser la MONUSCO à étendre cet appui logistique dans d'autres provinces".
Le Conseil discute toujours de cette requête, a indiqué jeudi une source diplomatique, évoquant la réticence des Etats-Unis à y répondre positivement.
Estimant la force de l'ONU inefficace dans la lutte contre les groupes armés et désormais inutile, le gouvernement congolais réclame son départ "accéléré" après plus de 20 ans de présence en RDC.
Le Conseil de sécurité doit se prononcer la semaine prochaine sur le plan de retrait conclu fin novembre entre Kinshasa et la MONUSCO.
Le 20 décembre, près de 44 millions d'électeurs, sur un total d'une centaine de millions d'habitants, sont appelés à élire leur président, mais aussi leurs députés nationaux et provinciaux et leurs conseillers communaux. Un vrai défi dans un pays de 2,3 millions de km2 largement dépourvu d'infrastructures.
Plus de 100 000 candidats sont sur les rangs pour les quatre scrutins, selon la CENI, dont 22 pour la présidentielle. Parmi eux, le président sortant, Félix Tshisekedi, est candidat à un second mandat de cinq ans.
"La lettre soulève un certain nombre de questions", a commenté jeudi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, notant que l'ONU avait déjà apporté un soutien logistique (transport de matériel, lutte contre désinformation).
"Nous continuerons de soutenir (les autorités congolaises) et ferons tout ce pour quoi nous sommes mandatés. Et nous espérons vraiment que les élections pourront avoir lieu comme prévu", a-t-il ajouté.
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