Mozambique
Deux hommes, dont un policier, sont morts lors de manifestations qui ont dégénéré au Mozambique, où l'opposition continue de contester les résultats d'élections municipales massivement remportées par le parti Frelimo au pouvoir, a-t-on appris auprès d'une ONG locale vendredi.
Des manifestations ont eu lieu dans la capitale Maputo, où des centaines de personnes ont mis le feu à des pneus et perturbé la circulation, ainsi que dans les villes septentrionales de Nacala et Nampula, la police ouvrant le feu contre plusieurs cortèges, a rapporté l'ONG locale Centre d'intégrité publique (CIP).
"Un policier aurait été attaqué par la population à Nampula et a été gravement blessé, avant de décéder à l'hôpital", a précisé le CIP dans un communiqué, ajoutant que deux autres personnes, dont un enfant de dix ans, y ont été blessés par balles.
Et un homme a été frappé et tué par un objet contondant à Nacala, toujours selon l'ONG.
Le parti au pouvoir, le Frelimo, a été déclaré vainqueur dans 64 des 65 municipalités, a confirmé jeudi la commission électorale, ce qui a remis le feu aux poudres.
Ces résultats sont contestés par le principal parti d'opposition, la Renamo, qui dénonce des fraudes dans le scrutin organisé il y a plus de deux semaines et revendique la victoire à Maputo notamment.
Des journalistes de l'AFP ont vu des manifestants de l'opposition brûler des pneus et jeter des pierres, alors qu'ils protestaient encadrés par une forte présence policière à Maputo.
Le Front de libération du Mozambique (Frelimo) est au pouvoir dans le pays d'Afrique australe depuis la fin de la guerre civile en 1992 et avait déjà la main sur la plupart des municipalités. La Renamo (Résistance nationale du Mozambique) n'a jamais remporté d'élection nationale dans l'ancienne colonie portugaise indépendante depuis 1975.
"De nombreuses irrégularités ont été signalées lors du vote et pendant le dépouillement", a relevé la semaine dernière l'ambassade américaine au Mozambique.
"L'atmosphère reste tendue", souligne le CIP.
Quelques jours après le scrutin, des troubles avaient éclaté dans plusieurs villes, la police ayant reconnu avoir "accidentellement" tué un adolescent de 16 ans en voulant disperser des partisans de la Renamo à Chiure (nord).
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