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Egypte : le parfum d’une momie recréé par des scientifiques

Les cercueils de l'épouse de Pinudjem II, la princesse Nesikhonsu, usurpée à Istemkheb (à gauche) et le couvercle intérieur du cercueil de Pinudjem I (à droite)   -  
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ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP or licensors

Egypte

Des milliers d’années après la fin du règne des pharaons, l’Egypte antique continue de fasciner les historiens et les chercheurs. Récemment, ils se sont penchés sur une question : comment recréer le parfum d’une noble Egyptienne qui a été momifiée vers l’an 1450 avant notre ère.

Les chercheurs de l’institut allemand Max Planck ont prélevé des échantillons dans des vases qui contenaient ses poumons et son foie.

"Nous avons recréé le baume d'une personne qui n'existe plus physiquement. Nous n'avons pas la momie de Senetnay et il ne nous reste que ses vases canopes, qui contenaient normalement ses organes momifiés. Mais ses organes ont également été retirés. À la fin, il ne restait donc que des vestiges, de minuscules vestiges, de minuscules traces du baume de momification, la substance dont elle était recouverte pour la vie après la mort. Nous avons donc prélevé des échantillons de ces vases canopes et analysé le baume funéraire. En nous basant sur la composition moléculaire de cette substance, nous avons pu identifier l'ancienne odeur de l'éternité ou de l'au-delà", explique Barbara Huber, chercheuse à l'Institut Max Planck de géoanthropologie.

Pour recréer cette odeur du passé surnommé ‘odeur de l’éternité’, l’institut a fait appel à la parfumeuse Carole Alvez.

" Techniquement, je dirais que c'est une odeur boisée, résineuse, balsamique, aldéhydique, très chaude, puissante. C'est très important, je pense. Et en termes de souvenir, cela me rappelle des vacances en Grèce à cause de l'un des principaux ingrédients appelé lentiscus pistacia, le pistachier", explique Carole Calvez.

Ce mélange d'ingrédients montre également la diversité des routes commerciales de l'Egypte à l'époque, car certaines de ces plantes venaient d’Europe et d’Asie.

"J'espère que cela permettra de rajouter une nouvelle dimension et d'ouvrir une sorte de nouveau pont avec le passé, car nous pouvons continuer à raconter de nouvelles histoires avec les mêmes outils, mais ici, nous avons la possibilité d'ouvrir une sorte de portail émotionnel vers le passé. Et j'espère que cela permettra, du moins à mes yeux, de faire revivre aux gens quelque chose qui a disparu il y a 4 000 ans", explique Steffen Terp Laursen, responsable du département oriental du musée Moesgaard au Danemark.

Cette odeur antique pourra être sentie par le public lors d'une exposition dans un musée au Danemark.

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