Zimbabwe
Le fils et le neveu du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, réélu fin août, ont fait leur entrée mardi dans le nouveau gouvernement du pays, l'opposition dénonçant la "pire" équipe gouvernementale nommée depuis l'indépendance en 1980.
Plus de 20 ministres et dix ministres délégués, qui ont prêté serment mardi, composent le nouveau gouvernement du président Mnangagwa, 80 ans, réélu pour un second mandat à l'issue d'un scrutin jugé "non conforme" par les observateurs internationaux.
Son fils de 34 ans, Kudakwashe David Mnangagwa est délégué aux Finances. Il épaulera le ministre Mthuli Ncube, qui conserve son poste en dépit des critiques de l'opposition l'accusant d'être responsable du marasme économique et de l'inflation galopante dans le pays.
"Cette nomination m'a vraiment surpris. Pendant toute la journée hier, je ne pouvais pas y croire", a déclaré Kudakwashe David Mnangagwa mardi à la presse, peu après sa prestation de serment.
Le neveu du président, Tongai Mnangagwa, 45 ans, hérite pour sa part du Tourisme.
"Composé d'amis (de Mnangagwa), de membres de sa famille, de soutiens fidèles et de personnalités parmi les moins qualifiées, le gouvernement est le pire depuis l'indépendance en 1980", a réagi Promise Mkwananzi, porte-parole du premier parti d'opposition, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC).
Partisan d'une ligne dure et poids-lourd du parti au pouvoir depuis l'indépendance (ZANU-PF), Emmerson Mnangagwa avait succédé à la faveur d'un coup d'État à l'homme fort Robert Mugabe, écarté en 2017. Sa réputation d'être encore plus autoritaire que Mugabe lui vaut au Zimbabwe le surnom de "crocodile".
Les Zimbabwéens se sont rendus aux urnes les 23 et 24 août pour choisir leur président et leurs députés. La bataille opposait principalement la ZANU-PF au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, au "Triple C" de Nelson Chamisa, avocat et pasteur de 45 ans.
M. Mnangagwa a été réélu avec 52,6% des suffrages exprimés, contre 44% pour M. Chamisa, qui avait revendiqué la victoire.
Les observateurs internationaux ont souligné de "graves problèmes" affectant la "transparence" du scrutin : des électeurs étaient introuvables sur les listes, d'autres ont été la cible d'intimidations, dans ce pays déjà accablé par une longue histoire de scrutins entachés d'irrégularités.
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