France
Craignant de se voir chasser du Niger, un de ses derniers partenaires au Sahel après la rupture avec le Mali et le Burkina Faso, Emmanuel Macron a âprement condamné les militaires arrivés au pouvoir depuis le 26 juillet et qui retiennent prisonnier le président renversé Mohamed Bazoum.
Le président français a réitéré son soutien à toute action qu'envisagerait la CEDEAO contre les militaires au Niger pour rétablir dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum.
"Nous ne reconnaissons pas les putschistes, nous soutenons un président qui n'a pas démissionné, auquel nous restons attachés. Et nous soutenons l'action diplomatique et, le cas échéant, militaire de la CEDEAO, dans le cadre d'une approche partenariale qui est celle que j'ai présentée en février dernier. Ni paternalisme, ni faiblesse, parce que sinon on n'est plus nulle part" a-t-il lancé alors que Paris est confronté à une remise en cause de sa politique en Afrique et un procès en post-colonialisme dans son ancien pré-carré.
Emmanuel Macron a égratigné au passage Washington et certaines capitales européennes, dont Berlin et Rome, qui privilégient la diplomatie dans la crise nigérienne, quand la France se dit prête à soutenir une solution militaire si la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest décidait de franchir ce pas.
"On nous explique que la bonne politique serait de lâcher le président nigérien Mohamed Bazoum parce que c'est devenu à la mode, parce qu'en fait il faudrait produire local maintenant, même quand ce sont des putschistes", a-t-il ironisé.
Paris a suspendu au passage son aide au développement et sa coopération militaire, sans pour autant dénoncer les accords de défense existants avec le Niger comme réclamé par les militaires à Niamey.
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