Etats-Unis
Exit le volatile : Twitter, qui signifie gazouillis en anglais et qui utilisait un oiseau bleu comme logo depuis ses débuts en 2006, a lancé lundi sur son site internet son nouveau logo, un X majuscule stylisé en noir et blanc.
Elon Musk, le fantasque homme d'affaires et propriétaire du réseau social, et la nouvelle directrice générale de l'entreprise, Linda Yaccarino, recrutée il y a tout juste un mois, avaient annoncé ce week-end que la plateforme allait abandonner le logo de l'oiseau bleu, être rebaptisée X et se diversifier rapidement dans les paiements, les services bancaires et le commerce.
Si le site web du réseau social affiche lundi matin le nouveau logo, son adresse URL est toujours twitter.com, le bouton bleu "Tweeter" est encore sur le site et certains utilisateurs ont vu une version bleue du logo X.
"X est là ! On va le faire", avait écrit sur Twitter Mme Yaccarino, en publiant une photo du nouveau logo vers 5h50 GMT lundi.
Dès dimanche, M. Musk avait changé sa photo de profil sur Twitter, la remplaçant par le nouveau logo, qu'il décrivait comme "minimaliste art déco". Il a aussi changé le lien de sa bio par X.com, qui redirige désormais vers le site de Twitter.
Samedi soir, M. Musk avait dit envisager d'abandonner l'oiseau bleu de Twitter. "Nous dirons bientôt adieu à la marque Twitter et, progressivement, à tous les oiseaux", avait-il tweeté, avant de suggérer que le nouveau logo pourrait être un X.
Interrogé par un internaute, M. Musk avait également indiqué que les tweets seraient appelés des X après le changement de nom.
X est un symbole mathématique que le patron de Tesla, SpaceX, Twitter et Neuralink affectionne particulièrement. X.com était le nom et le site internet de la banque en ligne fondée par l'homme d'affaires devenue plus tard le service de paiement en ligne PayPal.
On le retrouve aussi dans le prénom d'un de ses enfants, un garçon baptisé X Æ A- 12.
Ce changement de logo affiché sur le site du réseau social intervient en pleine période de difficultés pour Twitter, dont M. Musk a licencié environ la moitié du personnel et dont les revenus publicitaires ont chuté de 50%, selon le milliardaire.
Après avoir racheté Twitter l'an dernier pour 44 milliards de dollars, M. Musk avait changé le nom de l'entreprise en X Corp en avril dernier. Il a régulièrement évoqué depuis son projet nébuleux de la transformer en application multi-facettes, avec des services financiers, comme WeChat en Chine.
"Fonctionnant par IA (intelligence artificielle, NDLR), X nous connectera d'une manière que nous commençons à peine à imaginer", a détaillé Mme Yaccarino, dimanche sur Twitter.
"X est l'état futur de l'interactivité illimitée - centrée sur l'audio, la vidéo, la messagerie, les paiements/la banque - créant un marché mondial pour les idées, les biens, les services et les opportunités", a-t-elle ajouté.
"Il n'y a absolument aucune limite à cette transformation. X sera la plateforme qui pourra fournir, eh bien... tout", a-t-elle poursuivi.
"Pendant des années, les fans comme les détracteurs ont poussé Twitter à rêver plus fort, à innover plus vite, à accomplir notre potentiel. X fera ça et plus encore", a assuré cette ancienne cadre de NBCUniversal, recrutée par M. Musk notamment pour tenter de rassurer les annonceurs.
Mais Simon Kemp, PDG du cabinet de conseil numérique Kepios, s'est dit sceptique quant à la capacité de Twitter à devenir une super-application.
"Étant donné la façon dont M. Musk a traité les salariés de Twitter depuis son acquisition" du réseau social, "je n'imagine pas que de nombreux développeurs se précipiteront" pour rejoindre l'entreprise et "créer des applications" nouvelles, "à moins que M. Musk ne puisse offrir des incitations exceptionnelles", ce qui "sera encore plus délicat compte tenu de l'endettement actuel de la société", a jugé M. Kemp.
Toutefois, la plateforme pourrait devenir "un excellent agrégateur d'informations" mondiales et payantes, a-t-il estimé.
Le réseau social est confronté à une myriade d'applications concurrentes, dont le nouveau venu lancé par Meta, Threads, qui compterait 150 millions d'utilisateurs, selon certaines estimations. Twitter réunit de son côté entre 200 et 350 millions d'utilisateurs actifs, en fonction des estimations.
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