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Tunisie : Ennahdha dénonce un "verdict politique" contre Ghannouchi

Tunisie : Ennahdha dénonce un "verdict politique" contre Ghannouchi
Rached Ghannouchi lors d'un meeting à Tunis, le 3 octobre 2019   -  
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Tunisie

Le mouvement islamo-conservateur tunisien Ennahdha a dénoncé mardi la peine d'un an de prison infligée à son chef Rached Ghannouchi, le principal opposant au président Kais Saied, la qualifiant de "verdict politique injuste".

M. Ghannouchi, 81 ans, est incarcéré depuis le 17 avril après avoir affirmé que la Tunisie serait menacée d'une "guerre civile" si les partis de gauche ou ceux issus de l'islam politique comme Ennahdha y étaient éliminés.

Mais sa condamnation, lundi, à un an de prison pour "apologie du terrorisme" est liée à une autre affaire dans le cadre de laquelle il avait été entendu en février par le pôle judiciaire antiterroriste avant d'être libéré.

Son audition faisait suite à une plainte déposée par un syndicat de policiers qui l'accuse d'inciter les Tunisiens à s'entretuer, pour avoir affirmé début 2022 lors des obsèques d'un responsable d'Ennahdha que le défunt "ne craignait pas les dirigeants ni les tyrans".

"Nous condamnons la peine prononcée contre Rached Ghannouchi que nous considérons comme un verdict politique injuste, et nous appelons à sa libération", a indiqué Ennahdha dans un communiqué.

Le mouvement a affirmé que M. Ghannouchi, qui dirigeait le Parlement dissous par M. Saied lorsqu'il s'était arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, "rejetait, dans ses déclarations et ses écrits, l'extrémisme et le terrorisme et prônait la modération".

La directrice pour la Tunisie de l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch, Salsabil Chellali, a qualifié le verdict contre M. Ghannouchi de "nouvelle démonstration de l'instrumentalisation, par les autorités, de la loi antiterroriste pour discréditer et éradiquer l'opposition".

Ce jugement ainsi que l'arrestation de M. Ghannouchi étaient basés "sur des déclarations publiques du leader d'Ennahda", a noté Mme Chellali. "Désormais sous la présidence de Saied, la vie politique tunisienne est rythmée par les arrestations arbitraires, sur fond d'interférences de l'exécutif dans les affaires judiciaires", a-t-elle ajouté.

Outre la peine de prison d'un an, M. Ghannouchi a été condamné à une amende de 1 000 dinars (300 euros).

L'opposant, bête noire du président Saied, avait également été entendu en novembre 2022 par un juge du pôle judiciaire antiterroriste pour une affaire en lien avec l'envoi présumé de djihadistes en Syrie et en Irak.

M. Ghannouchi est le plus célèbre opposant arrêté depuis le coup de force du président Saied.

Depuis début février, les autorités ont incarcéré plus de 20 opposants et des personnalités parmi lesquelles des ex-ministres, des hommes d'affaires et le patron de la radio la plus écoutée du pays, Mosaïque FM.

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