République démocratique du Congo
La défense de Fortunat Biselele, ex-conseiller privé du président de RDC Félix Tshisekedi, emprisonné depuis quatre mois pour "trahison" présumée, a appelé mardi à sa libération provisoire pour raisons de santé.
Détenu depuis le 21 janvier à Makala, la grande prison de Kinshasa, Fortunat Biselele, qui souffre d'une "déchirure" au bras droit, "va très mal, sa santé se dégrade de jour en jour", a déclaré aux journalistes son avocat, Me Richard Bondo.
Poursuivi devant le tribunal de grande instance de Kinshasa Gombe, il doit comparaître le 19 mai, a indiqué Me Bondo. "Il lui est reproché la trahison, une infraction punissable de la peine de mort, pour avoir été en intelligence avec le Rwanda, une puissance étrangère qui a agressé" la République démocratique du Congo, a expliqué l'avocat.
L'affaire a éclaté après une interview diffusée dans une vidéo en ligne, dans laquelle M. Biselele évoquait les relations de coopération économique entre le président Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame.
Ces relations, qui semblaient se normaliser entre la RDC et le Rwanda au début du mandat de M. Tshisekedi en 2019, sont aujourd'hui exécrables en raison de la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23), rébellion majoritairement tutsi vaincue en 2013 qui a repris les armes fin 2021.
Depuis, le M23, appuyé par l'armée rwandaise selon des experts de l'ONU, s'est emparé de larges pans du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC. Selon Me Bondo, quelques jours après avoir été admis dans un hôpital militaire, M. Biselele en a été "extrait le 13 mai à 3h du matin" sur ordre de la ministre de la Justice.
"Cela ne se fait nulle part, parce que tout détenu a le droit à la vie, à la santé physique et mentale ainsi qu'à sa dignité", a-t-il dit. "Notre client est un détenu politique", a ajouté l'avocat, qui a appelé à une intervention du chef de l'Etat.
"Nous demandons au président de la République, en vertu de la loi qui lui donne le pouvoir de régler les questions du régime pénitentiaire des détenus, de prendre une décision pour que notre client soit libéré afin de se faire soigner", a-t-il dit. "Il ne s'agit pas d'orienter la décision de justice mais de faire respecter ses droits".
Contacté par l'AFP, le service de communication de la ministre de Justice n'a pas réagi immédiatement.
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