Maroc
L'avocat d'une fillette violée, dont l'affaire soulève l'indignation au Maroc, a appelé mercredi à "intensifier" le débat sur la protection des mineurs contre les violences sexuelles, à la veille d'une nouvelle audience.
Sanae, une mineure âgée de 11 ans au moment des faits et qui en a 12 aujourd'hui a "subi des viols à répétition sous la menace" dans un village près de Tifelt, dans la région de Rabat, ce qui a entraîné une grossesse.
"Nous espérons que justice sera rendue mais aussi que le débat sur la réforme législative de la protection des mineurs s'intensifiera", a plaidé Mohamed Sebbar, l'avocat de la fillette, lors d'une conférence de presse à Casablanca.
Le 20 mars, la chambre criminelle de la cour d'appel de Rabat a condamné en première instance un premier accusé à deux ans de prison ferme et deux autres à 18 mois ferme.
Les accusés, âgés de 25, 32 et 37 ans, étaient poursuivis pour "détournement de mineure" et "attentat à la pudeur sur mineure avec violence". Ils encouraient jusqu'à 30 ans de prison ferme, selon le code pénal marocain.
L'affaire a profondément scandalisé l'opinion publique marocaine qui a dénoncé un jugement en première instance "laxiste" et "choquant".
La deuxième audience du procès en appel est fixée à jeudi et une témoin mineure devrait être entendue "peut-être à huis clos", a indiqué Me Sebbar.
"J'espère que l'enthousiasme ne va pas retomber. Nous devons rester mobilisés, le drame de Sanae peut changer les lois", a souligné la sociologue Soumaya Naamane Guessous, qui avait adressé une lettre ouverte au ministre de la Justice à propos de ce drame.
Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), une institution publique, a également appelé mardi le gouvernement à "procéder à des amendements urgents en vue de garantir l'effectivité des droits des enfants à la protection contre toutes les formes de violence, en particulier la violence sexuelle".
Au Maroc, ONG et médias tirent fréquemment la sonnette d'alarme sur les cas de violences sexuelles contre les mineurs et appellent à des sanctions plus sévères.
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