Mauritanie
Des centaines de militaires et civils mauritaniens ont assisté dimanche à Nouakchott aux funérailles d'un gendarme tué lors d'une opération pour capturer quatre djihadistes évadés de prison, a constaté un photographe de l'AFP.
Des proches, plusieurs ministres, des responsables des services de sécurité et le reste de l'assistance ont entendu prononcer la prière des morts devant le cercueil du gendarme Moustapha Ould El Khadir Ould Abeid, ceint du drapeau national, à la mosquée Ibn Abbas, non loin de la prison d'où s'étaient échappés les djihadistes une semaine plus tôt.
Le gendarme a trouvé la mort dans la nuit de vendredi à samedi lors d'un affrontement avec les quatre fugitifs dans la région de l'Adrar (nord), à des centaines de kilomètres à travers le désert et plusieurs heures de voiture de Nouakchott.
Les autorités ont indiqué que trois des fuyards avaient été tués, dont Saleck Ould Cheikh Mohamedou, réputé particulièrement dangereux. Un quatrième a été capturé vivant. Deux gardes avaient trouvé la mort lors de leur évasion.
Saleck Ould Cheikh Mohamedou avait été condamné à mort en 2011 pour tentatives d'attentat à la voiture piégée contre le président Mohamed Ould Abdel Aziz et l’ambassade de France. Sans avoir été abolie, la peine de mort n'est plus appliquée en Mauritanie depuis 1987.
Il était considéré par les autorités américaines, engagées dans le combat anti-djihadiste au Sahel, comme l’un des organisateurs de l’assassinat par un commando de quatre touristes français dans le sud-est de la Mauritanie en 2007.
Les autorités n'avaient pas fourni plus de précision dimanche sur leur cavale, d'éventuelles complicités et les circonstances de leur interception.
La fuite des djihadistes, tous Mauritaniens, a écorné l'image positive de la Mauritanie en matière de lutte contre les radicaux islamistes, d'autant que Saleck Ould Cheikh Mohamedou, âgé d'une quarantaine d'années, s'était déjà échappé de prison en 2015 avant d'être repris.
Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a cependant félicité les forces de sécurité sur les réseaux sociaux "pour le bon accomplissement de leur devoir national".
La Mauritanie n'a plus connu d'attaque sur son sol depuis 2011, alors que le djihadisme se propageait au Mali voisin, puis à travers le Sahel.
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