France
Poursuivi par des ONG françaises et ougandaises, le groupe TotalEnergies était mercredi devant le tribunal judiciaire de Paris. La compagnie foulerait au pied une loi de 2017 imposant aux multinationales un "devoir de vigilance" sur leurs activités dans le monde.
TotalEnergies ferait fi des droits humains et de l'environnement dans le cadre de son méga projet pétrolier en Ouganda et en Tanzanie. Pour la compagnie française, le projet est mené par sa filiale TotalEnergies Ouganda. Ce que conteste l’accusation.
"Ils nous ont menti, quand ils nous ont expliqué que c’était Total Ouganda qui était concerné et non pas Totalénergies, l’entreprise qui était basée en France, c’est un mensonge. Celui qui est allé le 1er février pour signer la décision d’investissement avec le président ougandais c’est monsieur Pouyanné, celui qui est venu à Kampala pour signer la décision c’est monsieur Pouyanné qui est le patron de Total qui est venu de Paris. D’ailleurs monsieur Museveni (Yoweri Museveni, président de la République d'Ouganda, ndlr) depuis que le parlement européen demande de stopper les travaux, le président ougandais s’énerve en disant : c’est Pouyanné qui m’a convaincu, donc celui qui est à l’origine du projet d’extraction, c’est le patron de Total à Paris, et celui qui est allé signer sur place, c’est le patron de Total à Paris. Après ça, Total Ouganda est une filiale à 100% de Totalenergies.", explique Pierre Larrouturou, membre du Parlement européen, parti Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates.
TotalEnergies, qui dénonce les contre-vérités des ONG, fait remarquer par ailleurs que l’assignation lancée en 2019 visait le plan de vigilance de 2018, qui a évolué depuis.
"on voit bien qu’ils jouent avec les flous juridiques et que ces flous juridiques, l’objectif c’est aussi de les combler à l’échelon européen, et apprendre de ce procès pour les combler et faire en sorte que les victimes aient accès à la justice.", a déclaré Manon Aubry, membre du Parlement européen, Parti La France Insoumise.
La justice, c’est notamment le volet indemnisation pour les expropriés deux chantiers colossaux du groupe : "Tilenga", un forage de 419 puits en Ouganda en partie situés dans un parc naturel, et le projet East African Crude Oil Pipeline destiné à transporter les hydrocarbures jusqu'à l'océan Indien en traversant la Tanzanie sur 1.445 km.
"On demande très clairement qu’il soit enjoint à Total, au titre de son obligation de vigilance, de mettre fin aux atteintes graves qu’il y a sur place, notamment en envoyant de l’aide alimentaire, en versant immédiatement des compensations aux personnes qui sont aujourd’hui encore plus de 28 000, qui se retrouvent privées du droit d’utilisation de leur terre, mais sans aucune compensation.", affirmeCéline Gagey , avocate de l'association Les Amis de la Terre.
Juliette Renaud, Chargé de campagne aux Amis de la Terre France ajoute :
"On est là pour se faire la voix aussi de la société civile en Ouganda, en Tanzanie, en Afrique de l’Est, qui se battent pour ce terrain, qui osent critiquer ces projets au risque de leur vie parfois, qui subissent des menaces, des harcèlements, des arrestations à répétition."
Le groupe assure que, selon des chiffres indépendants d'octobre, 92% des accords de compensation avaient été signés et 88% des compensations payées sur le projet Tilenga en Ouganda. Délibéré attendu le 28 février.
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