Angola
La femme d'affaires angolaise Isabel dos Santos, visée par la justice de son pays, se dit victime d'une "persécution politique" menée par le président Joao Lourenço, dans un entretien à une télévision portugaise diffusé mardi soir.
"Il n'y a pas de doute que nous sommes dans un contexte de persécution politique", a affirmé la fille de l'ex-président angolais José Eduardo dos Santos, décédé en juillet après 38 ans de règne autoritaire entaché de népotisme sur cette ancienne colonie portugaise d'Afrique australe riche en hydrocarbures.
"Le procureur général de la République reçoit ses ordres directement du président", a-t-elle ajouté devant les caméras de la chaîne TVI/CNN Portugal.
Le responsable du parquet angolais, Helder Pitta Gros, avait confirmé lundi aux médias de son pays avoir demandé à Interpol d'émettre un mandat d'arrêt contre Isabel dos Santos.
Dans son interview à CNN Portugal, la femme d'affaires de 49 ans affirme ne pas avoir connaissance du "document officiel".
Mais, selon une version préliminaire d'un mandat d'arrêt international publié par les médias portugais, Isabel dos Santos est recherchée par les autorités angolaises pour fraude contre l'Etat, blanchiment d'argent et association criminelle.
D'après ce document, elle est soupçonnée d'avoir siphonné des fonds de la compagnie pétrolière nationale angolaise, Sonangol, qu'elle a dirigée avant que Joao Lourenço ne succède à son père à la tête de l'Angola.
Alors que les autorités angolaises disent ne pas savoir où se trouve Isabel dos Santos, le mandat d'Interpol indique qu'elle est susceptible de séjourner aux Emirats arabes unis, au Royaume-Uni et au Portugal.
Visée par l'enquête "Luanda Leaks" publiée en 2020 par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) sur les origines douteuses de sa fortune, Isabel dos Santos est également sur le radar de la justice d'autres pays que le sien, dont le Portugal.
"Le Portugal cherche à comprendre si les allégations publiées par la presse sont vraies ou fausses", a-t-elle reconnu dans son entretien, tout en affirmant que les "Luanda Leaks" étaient une fabrication "de l'Etat angolais, du président Joao Lourenço en particulier".
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