Burundi : la difficile protection des hippopotames

Avec plus de 10 000 hectares, le parc de la Ruzizi situé à l’ouest du Burundi est principalement peuplé d’hippopotames. Malgré les efforts des rangers pour les protéger, ils sont régulièrement la cible de braconniers ou de villageois excédés parce qu’ils détruisent leurs champs.

" Dans la localité de Gatumba, il y a des pièges qui sont très répandus contre les hippopotames. Des personnes ont creusé des pièges à fosse, et quand les hippopotames y tombent, c'est la mort. Les responsables de ces pièges sont des agriculteurs", explique Jean-Bosco Sinzohagera, ranger dans le parc.

Récemment, les rangers ont remarqué une diminution du braconnage. Mais avec moins d’espace disponible dans le parc, les conflits se multiplient entre les hippopotames.

"Nous avons remarqué que le nombre d'hippopotames a augmenté de manière significative (dans cette zone), c'est notable parce que par exemple, parfois, nous observons des conflits de territoires entre hippopotames, et nous disons que c'est dû au fait que leur nombre a augmenté par rapport à la surface qu'ils doivent partager", explique Pacifique Ininahazwe, chef de la conservation de la faune au parc.

Certains experts estiment qu’un inventaire international du nombre d’hippopotames dans le pays devrait être fait pour mieux les protéger.

"Nous devons faire un inventaire. Le problème est que cela nécessite beaucoup d'argent. Ailleurs, lorsque nous faisons un inventaire et que nous constatons que la population a augmenté par rapport à la surface, nous autorisons la vente d'une partie de nos populations d'hippopotames, peut-être les plus âgés, pour les revaloriser (les abattre pour leur viande) avant qu'ils ne puissent s’entre-tuer ou mourir", poursuit Pacifique Ininahazwe.

L'Office burundais de protection de l'environnement estime qu'entre 15 et 20 hippopotames sont tués chaque année dans le pays.