Kenya
Le secteur de l'aviation au Kenya est secoué samedi par une grève des pilotes de Kenya Airways, clouant au sol des milliers de passagers, et par une grève d'employés de l'aviation au sol.
Samedi, les pilotes de Kenya Airways n’étaient toujours pas dans les cockpits de leurs avions, mais plutôt dans une salle de conférence pour une nouvelle communication sur leur mouvement de grève. Entrainant l’annulation de 23 vols selon les données de la direction de la compagnie aérienne.
Les grévistes qui représentent 10 % des effectifs, réclament le rétablissement des contributions à un fonds de prévoyance et le paiement des salaires gelés pendant la crise sanitaire.
"Nous avons travaillé sans relâche toute la nuit dernière et avons partagé nos propositions révisées avec la direction de Kenya Airways. Jusqu'à présent, nous n'avons toujours pas reçu de réponse de sa part. Cela démontre une fois de plus que c'est l'échec de la direction de Kenya Airways qui nous a conduits à ce point.", explique Murithi Nyagah, secrétaire général de la Kenya Alliance Pilots Association.
Un mouvement jugé illégal puisque initié malgré l’interdiction de la justice, selon les autorités kényanes qui parlent de sabotage économique.
"Nous respectons les points de vue et les préoccupations des pilotes, nous pensons qu'ils s'y sont pris de la mauvaise manière et la compagnie et le gouvernement du Kenya sont prêts à écouter les problèmes qu'ils soulèvent.", a déclaré Kipchumba Murkomen, ministre kényan des Transports.
Le PDG de la compagnie aérienne Kenya Airways, Allan Kilavuka, a indiqué que 23 vols avaient été annulés samedi en fin de matinée, en raison de la grève des pilotes qu'il a qualifiée d'"illégale".
Il a exhorté les pilotes protestataires, qui représentent 10% de la main d'œuvre de la compagnie, à reprendre le travail dimanche en milieu de matinée. "Si vous ne le faites pas, des mesures disciplinaires immédiates seront prises", a-t-il menacé. Alors que ministre des transports du pays dit ne pas fermer la porte à la négociation.
"Je pense que la chose la moins respectueuse que la compagnie aurait pu faire à ses passagers, c'est de nous envoyer au moins un email pour nous en informer. Je quitte ma chambre d'hôtel, j'arrive à l'aéroport et tout ce qu'ils font, c'est brandir ce papier devant moi, je rappelle l'hôtel et il n'y a pas d'hébergement et je suis là depuis 3 heures. C'est comme ça que vous travaillez dans ce pays ?", tempêteAlain Gbeasor, passager.
En attendant des avions de la compagnie restent cloués au sol. Alors qu’en août, la compagnie aérienne a annoncé une perte semestrielle de 81,5 millions de dollars, en raison du coût élevé du carburant, et ce malgré l'injection de quelque 520 millions de dollars par le gouvernement kenyan.
A cette grève des pilotes s'est ajoutée l'annonce par le syndicat des employés de l'aviation kenyane (KAWU) d'une grève de ses employés au sol à partir de samedi après-midi, dans le cadre d'un différend avec l'Autorité des aéroports du Kenya (KAA) sur une hausse des salaires.
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