Ouganda
Les autorités ougandaises ont suspendu les activités d'un important groupe de défense des droits des LGBTQ, le qualifiant d'entité illégale.
Sexual Minorities Uganda est, depuis 2004, le plus important groupe de soutien aux lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et homosexuels de la nation est-africaine.
Son dirigeant, Frank Mugisha, a déclaré samedi que les autorités chargées de superviser les organisations non gouvernementales lui ont conseillé de suspendre ses activités, affirmant que son groupe ne disposait pas des documents nécessaires.
"Cela signifie que le travail de sauvetage que nous faisons est en suspens. Nous ne pouvons pas protéger et soutenir les personnes LGBT vulnérables", a-t-il déclaré. "Le contexte, bien sûr, est l'homophobie et la transphobie".
Le Bureau des ONG a déclaré dans un communiqué que le groupe devait cesser ses activités "avec effet immédiat" car il n'est ni une entreprise ni une ONG.
L'affaire contre Sexual Minorities Uganda découle du nom même du groupe. Le bureau d'enregistrement des sociétés a refusé d'enregistrer ce nom, le jugeant inadapté. Un juge a donné son accord et l'appel du groupe devant une juridiction supérieure est en attente de jugement, a déclaré Mugisha.
Il a déclaré qu'en raison de l'hostilité dont son groupe a fait l'objet au fil des ans, il a décidé de le gérer en tant qu'"association" plutôt qu'en tant qu'ONG.
L'homosexualité est illégale en Ouganda en vertu d'une loi datant de l'époque coloniale qui criminalise les actes sexuels "contraires à l'ordre de la nature".
Certains responsables ougandais ont demandé instamment une nouvelle législation sévère après qu'un panel de juges a annulé une loi anti-gay promulguée par le président Yoweri Museveni en 2014, dans un contexte de condamnation internationale.
Cette loi, invalidée parce qu'elle avait été adoptée par les législateurs au cours d'une session où le quorum n'était pas atteint, prescrivait des peines allant jusqu'à la prison à vie pour les personnes reconnues coupables d'avoir eu des activités homosexuelles.
La version originale de ce projet de loi, présentée pour la première fois en 2009, prévoyait la peine de mort pour ce qu'elle appelait des actes d'homosexualité aggravés.
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