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Gabon : le défi de la protection de la biodiversité

Barrage des agents des eaux et forêts prés de Libreville   -  
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LUSA

Gabon

Le Gabon tente de renforcer la lutte contre le braconnage afin de préserver des espèces fauniques en péril. Mais cette initiative ne passe pas comme lettre à la poste. Des habitants dénoncent une mesure qui porte atteinte à leurs conditions de vie.

Un barrage routier à Lastourville, à 500 km au sud-est de Libreville, la capitale gabonaise. Des agents des eaux et forêts inspectent de fond en comble ce véhicule à la recherche de gibiers ou d’armes. Il faut donc montrer patte blanche pour prétendre poursuivre son chemin. Pour cause, la localité est l’une des plus touchées par le braconnage au Gabon.

"Nous avons peut-être pu constater qu'il y a une forte activité de braconnage dans ces zones et donc il fallait bien qu'on soit présent sur le terrain pour pouvoir réguler ces activités-là.", explique Jerry Ibala Mayombo, responsable de la brigade anti-braconnage. 

Des véhicules des compagnies d’exploitation forestière sont souvent aussi utilisés par des braconniers pour le transport de leur butin. Et font aussi l'objet des fouilles. Rien n’est donc laissé au hasard.

"C'est nécessaire parce que nous avons beaucoup d'animaux dans la zone et puis nous avons des autochtones. C'est vrai qu'il y a des gens qui essayent de vivre de ça, mais il y en a qui en font un peu plus. Je crois que c'est souvent bon.", a déclaré Alain Moussavou, conducteur. 

En 2002, le Gabon a mis en place un réseau de 13 parcs nationaux couvrant 11 % de son territoire. L’initiative passe mal. Hélène Benga, agricultrice à Baposso, dénonce les effets des pachydermes sur leurs plantations.

"Donc ce sont les éléphants qui sont (plus) importants que nous. Donc nous on va maintenant mourir, comme eux ils viennent nous manger la nourriture au village... Nous on n'a pas les moyens ! Nous on ne travaille pas. Je n'ai pas l'argent pour acheter le riz, la plantation est finie... ", a-t-elle déclaré.

Les populations sont souvent sensibilisées aux restrictions à la chasse. Mais la cohabitation hommes-animaux est encore loin d’être pacifique dans le pays.

"On peut les préserver, mais moi, je vais aller en brousse et un gorille va m'affronter. J'ai mon fusil, je vais le laisser ? Un éléphant qui ravage ma plantation, pensez-vous que, j'ai ma balle dans mon canon, que je vais avoir pitié de cet éléphant ? ", explique Léon Ndjanganoye, citoyen gabonais. 

Le nombre de cette espèce a baissé de 86 % en 30 ans sur le continent. L'animal figure désormais dans la catégorie "en danger critique d'extinction" de la liste rouge établie par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

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