République démocratique du Congo
Deux militaires congolais, apparemment ivres, ont tué au moins 15 personnes en deux jours, l'un sept dimanche en Ituri, l'autre huit lundi dans le Sud-Kivu, deux provinces de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) en proie aux violences de groupes armés.
Lundi, un soldat a tiré sur des passagers d'une pirogue à moteur (un "boat") qui s'apprêtait à naviguer sur le lac Tanganyika, au niveau de Kazimia, en territoire de Fizi (Sud-Kivu), tuant huit personnes et en blessant sept autres, a indiqué à l'AFP Aimé Kawaya Mutipula, administrateur du territoire.
"Parmi les victimes, toutes civiles, figurent des hommes, des femmes et des enfants", a-t-il ajouté. Les raisons pour lesquelles le militaire, qui était lui-même à bord, a fait usage de son arme, ne sont pas connues mais, selon Aimé Kawaya Mutipula, il était "en état d'ébriété".
Avant d'être arrêté, le militaire a été "lynché par la population en colère, il vient de rendre l'âme des suites de ses blessures", a déclaré à l'AFP dans la soirée le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l'armée dans la région. L'auteur des tirs s'appelait Lukusa Kabamba, a-t-il ajouté. Le coordonnateur de la société civile locale, André Byadunia, avait auparavant indiqué que l'homme était "aux arrêts" et demandé aux autorités qu'il soit "jugé et condamné".
État d'ivresse
Dimanche, un autre militaire, manifestement ivre lui aussi, a d'abord tué le garde du corps d'un colonel, le colonel lui-même, puis cinq civils à Bambu, un village du territoire de Djugu, région qui subit de fréquentes attaques de miliciens, ont indiqué les autorités locales.
Le village "s'est réveillé dimanche matin avec des tirs, on pensait à une attaque", a raconté Claude Mateso, chef du secteur de Walendu Djatsi. Mais, selon lui, il s'agissait d'un soldat, à qui ses collègues avaient retiré la veille au soir son arme parce qu'il était en état d'ivresse et qui était venu la récupérer.
Le tireur a fini par être tué par un autre militaire lancé à sa poursuite."C'est un cas isolé que nous condamnons fermement", a dit le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée en Ituri. "Nous attendons de connaître les vrais mobiles de cet irresponsable et criminel", a-t-il ajouté.
Groupes armés
Par ailleurs, dans la province voisine du Nord-Kivu, six personnes ont été blessées par une grenade lancée dans la foule par des militaires venus arrêter un jeune dans le village de Kisovu, dans le territoire de Masisi, a indiqué Ngendahimana Eugène Gishoma, secrétaire administratif de la localité de Burungu.
Les trois provinces de l'est de la RDC sont en proie aux violences de groupes armés depuis plus de 25 ans. L'Ituri et le Nord-Kivu sont en état de siège depuis mai dernier, une mesure qui a donné les pleins pouvoirs à l'armée et à la police mais n'a pas permis à ce jour de ramener la paix.
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