Burundi
Un groupe rebelle a revendiqué une attaque menée dans la nuit de samedi à dimanche contre l'aéroport international de Bujumbura, la capitale économique du Burundi, sans faire de dégâts.
Des tirs de mortier, entendus jusqu'au centre-ville, ont eu lieu la veille du départ du président Evariste Ndayishimiye pour New York, où se tient la semaine prochaine l'assemblée générale de l'ONU. Samedi vers 23h00, "nous avons lancé plusieurs obus à l'aéroport international de Bujumbura, Burundi", a déclaré dans la nuit sur Twitter le mouvement Résistance pour un Etat de Droit-Tabara (RED-Tabara).
"Nous avons également eu des échanges de tirs d'au moins une heure avec les militaires d'une des positions qui protègent l'aéroport", écrit-il également.
Un agent de l'aéroport Melchior Ndadaye a déclaré avoir entendu "des explosions d'obus et des tirs d'armes automatiques" au cours de la nuit.
"Il n'y a pas de dégâts, un avion de Kenya Airways a d'ailleurs atterri ce matin sans aucun problème", a poursuivi la même source.
Une deuxième source aéroportuaire a quant à elle précisé qu'"au moins trois" obus de mortier avaient atteint l'aéroport mais en faisant des "dégâts insignifiants". Confirmant l'attaque, une source diplomatique a également affirmé que cette dernière ne perturbait pas dimanche le trafic aérien. Aucun responsable sécuritaire n'a voulu s'exprimer officiellement mais un haut gradé de l'armée a affirmé sous couvert d'anonymat que les tirs "n'ont pas atteint l'aéroport de Bujumbura".
"C'est un coup de publicité de RED-Tabara à la veille du départ de son excellence le président vers les États-Unis, pour que le monde entier parle d'eux", a-t-il estimé.
Confirmant dimanche sur Twitter le voyage du chef de l'Etat Evariste Ndayishimiye, la présidence n'a pas évoqué l'incident. Toutefois, des témoins ont affirmé à l'AFP que les patrouilles militaires ont été renforcées dans les localités proches de l'aéroport, comme Rukaramu au nord-ouest de Bujumbura.
Le RED-Tabara
Apparu il y a 10 ans, le RED-Tabara, qui a sa base arrière au Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, est aujourd'hui le plus actif des groupes rebelles burundais. Il est accusé d'être à l'origine de nombreuses attaques ou embuscades mortelles à travers le pays depuis 2015. En 2020, il avait revendiqué une série d'attaques ayant fait selon lui plus de 40 victimes, parmi les forces de sécurité et la ligue de la jeunesse du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.
Le gouvernement burundais et de nombreux diplomates estimaient alors que ce groupe rebelle, comptant entre 500 et 800 hommes, était dirigé par un des plus farouches opposants au régime burundais, Alexis Sinduhije, ce que l'intéressé a toujours nié.
Insécurité grandissante
Ces derniers jours ont été meurtriers, au moins trois personnes ont été tuées et des dizaines blessées lundi soir dans une série d'explosions dans la capitale économique du Burundi, Bujumbura, dernières en date d'une série d'attaques dans le pays, ont indiqué police et médias.
Ces explosions surviennent au lendemain de l'explosion meurtrière d'une grenade dans un bar de la capitale burundaise, Gitega, et de tirs de mortier revendiqués par le groupe rebelle RED-Tabara sur l'aéroport de Bujumbura, samedi soir. Au moins deux grenades ont explosé sur un parking de bus dans le centre de Bujumbura lundi vers 19H00, selon une source policière et des témoins.
"Une personne a été tuée et 29 blessées, certaines grièvement", a déclaré à l'AFP un policier qui a requis l'anonymat.
L'explosion a provoqué des scènes de panique, chauffeurs de bus, passagers ou personnes qui se trouvaient là tentant de fuir, en criant, et en courant dans toutes les directions. La troisième explosion a visé un marché, tuant au moins deux personnes et blessant plusieurs autres, a rapporté le journal Iwacu. Une quatrième grenade a explosé près d'un bus bondé dans les faubourgs de Bujumbura, ont indiqué à l'AFP deux sources sécuritaires.
Aucun responsable burundais n'a voulu réagir à ces attaques, qui n'ont pas été revendiquées, de même qu'à celle à la grenade dimanche qui a tué deux personnes dans un bar à Gitega. Toutefois, sur le territoire, le groupe de rebelles Red-Tabara est pointé du doigt.
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