Sénégal
On se croirait sur une île envahie par la crue d’un fleuve, mais nous sommes bien à Dakar, à Keur Massar plus précisément. Et voici le spectacle laissé par les fortes pluies de ces derniers jours. Dans ce quartier de la banlieue, des centaines de familles ont dû abandonner leurs maisons. Malang Sambou a presque tout perdu et n’a pas plus que ses yeux pour constater le désastre.
"On vit cette situation difficilement parce que vous voyez l’état des quartiers qui nous entourent", explique Malang Sambou. "On est dans le quartier Baye Niasse et tous les foyers ont presque déménagé. Ceux qui n’ont pas pu partir se sont cloîtrés sur leurs terrasses en attendant que la situation s’améliore. Vous pouvez constater par vous-même les conditions de vie de ces populations."
Des habitants laissés à eux-mêmes qui ne savent plus où donner de la tête**. Les médias et les réseaux sociaux restent désormais leur seul espoir.** En attendant d’être entendue, madame Diatta s’attend au pire dans les semaines à venir.
"Si les pluies reviennent au mois de septembre, ce sera la catastrophe", continue madame Diatta. "Donc on est là, même avec nos malades, on ne peut pas sortir. On a un malade qui est en haut, s’il fait sa crise, on ne sait même pas comment on va faire pour l’évacuer dans ces eaux. Là, à chaque minute, ils disent qu’ils vont faire quelque chose, mais jusqu’à présent rien du tout, on est là, on attend. C’est le cœur meurtri, le désarroi total. On ne peut même pas sortir. On ne peut pas, on est coincé. On est prisonnier des eaux comme vous le voyez."
Prisonnière, c’est également ainsi que se considère sa voisine. Depuis une semaine, Madame Traoré reste coincée chez elle, avec comme refuge, la terrasse de sa maison. Suffisant pour la plonger dans une colère noire.
"On est là, on ne sait pas dans quel monde on vit, toujours des promesses, des promesses qui ne sont jamais tenues", se désole madame Traoré. "Chaque fois, on assiste à un ballet des ministres, ils viennent ici visiter, voir, aller faire des interviews, parler à la télé, parler à la radio. Pourtant, toutes les promesses qu’ils font, il n’y a rien de fait. Et toujours dans les radios, dans les télés, on dit qu’il y a des milliards qui sont débloqués. Où sont ces milliards ? Des pauvres parents souffrent."
Une souffrance qui cultive les angoisses des habitants de ce quartier de la capitale sénégalaise. Mais malheureusement pour eux, elle risque encore de perdurer. Car l’hivernage ne fait que commencer.
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