Justice
L'avocat du président du principal parti d'opposition tanzanien, Freeman Mbowe, a demandé vendredi l'abandon des poursuites pour terrorisme contre son client, dénonçant une interférence du pouvoir après de récents propos de la nouvelle présidente.
Freeman Mbowe, 59 ans, a été arrêté fin juillet avec d'autres figures de Chadema après avoir appelé à un rassemblement pour demander des réformes constitutionnelles. Son arrestation a suscité l'indignation de son parti et d'organisations de défense des droits.
Il devait comparaître vendredi devant le tribunal de Kisutu, à Dar es Salaam, pour financement du terrorisme et complot terroriste.
L'audience a finalement été reportée au 27 août, Freeman Mbowe n'ayant pu être transféré de la prison en raison de problèmes de transports, a déclaré son avocat Peter Kibatala. Le dossier est en cours de transfert vers une cour supérieure.
L'avocat a déclaré avoir déposé une requête demandant l'abandon des charges et l'annulation du procès, accusant implicitement la présidente Samia Suluhu Hassan de s'être mêlée de l'affaire.
Nous avons soumis un avis demandant au tribunal de Kisutu de présenter à la cour supérieure les déclarations d'une institution gouvernementale qui, selon nous, ont directement interféré (avec) l'indépendance du tribunal. J__e n'ai pas besoin de mentionner l'institution gouvernementale parce que presque tout le monde l'a entendue a_ déclaré Peter Kibatala aux journalistes à l'extérieur de la salle d'audience._
Dans une interview à la BBC publiée en début de semaine, la présidente a assuré que les accusations portées contre Freeman Mbowe n'étaient pas politiques et résultaient d'une enquête de près d'un an.
_Je soupçonne que, connaissant les charges auxquelles il était confronté, il a calculé que s'il était arrêté, il pourrait prétendre que c'était parce qu'il faisait pression pour une nouvelle constitution. __Avec de tels propos, nos clients se sentent déjà condamnés" _ajouté Mme Hassan.
Peu après son arrivée, Mme Hassan a, promis de défendre libertés et démocratie. Mais l'espoir d'un renouveau politique dans ce pays a été affecté l'arrestation de Freeman Mbowe.
Mercredi, un journal détenu par le parti au pouvoir de Mme Hassan a été suspendu pour deux semaines après la publication d'un article jugé faux au sujet de la présidente.
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