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Le cri de Spike Lee contre les "gangsters" qui dirigent le monde

Cannes : le cri de Spike Lee et du jury contre les "gangsters" qui dirigent le monde   -  
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Vianney Le Caer/2021 Invision

Festival de Cannes

"Ce monde est dirigé par des gangsters" : premier réalisateur noir à présider le jury cannois, Spike Lee a placé d'emblée le Festival sous le signe de la lutte, dénonçant pêle-mêle avec les autres membres du jury la politique de Poutine et Bolsonaro, ou les discriminations raciales et de genre.

Dès l'ouverture de la conférence de presse de présentation du jury, le cinéaste new-yorkais, casquette noire siglée "1619" sur la tête, en référence à l'année d'arrivée des premiers esclaves aux Etats-Unis, est revenu sur le sort des Noirs aux Etats-Unis, un thème qu'il n'a cessé d'explorer dans ses films, notamment "Do The Right Thing".

Plus de "30 putains d'années après" ce film, "on aurait pu croire que les personnes noires auraient arrêté d'être traquées comme des animaux", a-t-il déclaré, avant de faire référence aux Noirs victimes de violences policières aux Etats-Unis comme "le frère Eric Gardner" ou "le roi George Floyd", qui ont été "tués, lynchés", a-t-il ajouté.

Il s'en est également pris à l'ancien président américain Donald Trump, qu'il surnomme "Agent orange", au président brésilien Jair Bolsonaro, et russe Vladimir Poutine. "Ils n'ont pas de morale ni de scrupules. Nous devons protester contre ce genre de gangsters".

Il répondait à une journaliste géorgienne, qui a pris la parole pour s'alarmer de la situation des LGBT en Géorgie, où la Marche des fiertés a dû être annulée lundi après des échauffourées déclenchées la veille par des groupes hostiles, une question que la plupart des membres du jury ont reconnu découvrir, tout en lui apportant son soutien.

"Merci de vous lever et de partager ça avec la presse internationale", lui a lancé Spike Lee. "Et maintenant c'est aux journalistes de faire passer le message".

D'autres membres du jury se sont faits militants lors de cette conférence de presse, comme le réalisateur brésilien Kleber Mendonça Filho, qui a critiqué la politique de son gouvernement face au Covid et son "mépris pour la culture".

Le jury, majoritairement féminin, est également revenu sur la question de la place des femmes dans le cinéma, un sujet qui reste brûlant. "Je pense réellement qu'une majorité de femmes peut choisir des films différents, réagir différemment. Les femmes écrivent leurs romans autrement, leurs chansons autrement. Je suis curieuse de voir ce qu'il en sera", a notamment déclaré l'actrice britannique Maggie Gyllenhaal, quand la Française Mélanie Laurent faisait le lien entre féminisme et écologie.

Le jury, qui compte également dans ses rangs les Français Tahar Rahim et Mylène Farmer, débute mardi soir son marathon cinéphile avec "Annette" de Leos Carax, le premier des 24 films en compétition jusqu'à la remise de la Palme d'Or le 17 juillet.