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Tensions entre Rabat et Madrid avant l'audition du chef du Polisario

Tensions entre Rabat et Madrid avant l'audition du chef du Polisario
Front polisario, février 1978, Brahim Ghali.   -  
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PIERRE TAILLEFER/AFP or licensors

Maroc

Le Maroc voit la crise générée par la présence du chef du Polisario en Espagne comme un "test de fiabilité" pour le partenariat bilatéral et insiste pour une "clarification sans ambiguïté", a déclaré lundi le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué.

"La crise n’est pas liée au cas d’un homme (....) C’est d’abord une histoire de confiance et de respect mutuel rompus entre le Maroc et l’Espagne. C’est un test pour la fiabilité du partenariat" bilatéral, affirme le texte publié à la veille de l'audition de Brahim Ghali par la justice espagnole.

Hospitalisé en Espagne depuis la mi-avril, le leader du mouvement indépendantiste sahraoui soutenu par l'Algérie doit être entendu mardi par visioconférence dans le cadre de deux enquêtes pour "tortures" et "génocide".

Son accueil que Madrid a justifié par des "raisons humanitaires" a provoqué l'ire de Rabat qui a riposté en relâchant ses contrôles frontaliers mi-mai, laissant passer des milliers de migrants marocains dans l'enclave espagnole de Ceuta.

S'exprimant lors d'une conférence de presse près de Madrid avec son homologue polonais Mateusz Morawiecki, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a estimé qu'il était "inadmissible" que "les frontières soient ouvertes pour que 10.000 migrants puissent entrer en moins de 48 heures dans une ville espagnole".

M. Sanchez, qui a répété que le Maroc était un allié "stratégique" pour l'Espagne, a souligné que cette relation devait être marquée par le "respect" et la "confiance".

"Le Maroc ne doit pas oublier qu'il n'a pas de meilleur allié dans l'UE que l'Espagne", a-t-il encore dit.

Rabat demande une enquête transparente

Dans son communiqué, la diplomatie marocaine souligne que "ces difficultés ne doivent jamais nous faire oublier que la solidarité est au partenariat ce que la fiabilité est au bon voisinage", en démentant toute forme de "chantage".

Aussi, la crise "ne peut pas se résoudre avec la seule audition" du chef du Polisario, les attentes du Maroc "commencent par une clarification, sans ambiguïté par l'Espagne de ses choix, de ses décisions et de ses positions", selon la même source.

Rabat demande avec insistance depuis plusieurs jours une enquête "transparente" sur les conditions d'arrivée du chef indépendantiste qui a selon ses services voyagé de façon "frauduleuse", "avec un passeport falsifié".

Le responsable âgé de 71 ans selon le Polisario, a été cité à comparaître pour une plainte pour "tortures" déposée par un dissident du Polisario naturalisé espagnol.

La justice espagnole a également rouvert un dossier contre lui pour "crimes contre l'humanité" après une plainte ancienne déposée par une association sahraouie l'accusant de "violations des droits humains" sur des dissidents des camps de Tindouf (ouest de l'Algérie).

Le Polisario milite pour l'indépendance du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée dans sa majeure partie par le Maroc, qui propose une autonomie sous sa souveraineté.

Après presque 30 ans de cessez-le-feu, les hostilités entre les deux camps ont repris mi-novembre, tandis que le processus de règlement politique piloté par l'ONU est à l'arrêt depuis le printemps 2019.

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