économie africaine
Plus d'un an après l'annonce d'une monnaie unique dans les pays de la zone ouest-africaine, l'ECO se fait toujours désirer.
Les états généraux de l'Eco doivent se tenir ce 26 mai prochain à Lomé, une initiative de l'économiste Kako Nubukpo, interrogé par Africanews, il est revenu sur l'importance d'abandonner le Franc CFA au profit de l'Eco :
_Le premier, c'est le fait que nous l'ayons depuis 1945, mais qu'il n'est pas engendré un processus d'échange intracommunautaire, la deuxième critique, c'est celle de la compétitivité. Le franc CFA, arrimé à l'euro, est une monnaie trop forte parce qu'elle exerce comme une taxe sur les exportations et une subvention sur les importations. Du coup, vous avez des balances commerciales qui sont structurellement déficitaires. _
Toutes les économies émergentes du monde se battent pour avoir des monnaies faibles, sauf les économies de la zone franc. La troisième critique, c'est la question du sous-financement des économies. Regardez les taux d'intérêt en zone franc. Les taux d'intérêt réels sont à deux chiffres 12, 13, 14 pour cent et comparez avec la zone euro puisqu'on a une monnaie qui a arrimé à l'euro. On devrait s'attendre à voir des taux d'intérêt pareils en zone euro. Vous avez des taux d'intérêt qui sont proches de zéro, quatrième et dernière critique, c'est le fait que dans le CFA, dans l'organisation des banques centrales, il n'y a aucune préoccupation de croissance économique. Il n'y a que la préoccupation de stabilité des prix.
L'Eco a de nombreux avantages selon ses partisans : la nouvelle monnaie pourrait faciliter les échanges commerciaux et financiers par exemple réduire le coût des transactions entre les pays et renforcer la concurrence.
C'est ce qui rend le CFA aussi intéressant dans son analyse, c'est que quelque part, il concentre tous les maux des économies de la zone franc c'est-à-dire, l'absence de vision, l'absence d'une gouvernance digne de ce nom et la difficulté à comprendre que le développement est un processus endogène et que l'enjeu, c'est le financement du marché intérieur. C'est-à-dire que le Franc CFA est un véhicule de l'extraversion, c'est à dire qu'il permet d'accompagner la sortie des capitaux qui devrait normalement rester en Afrique, zone franc pour financer l'émergence.
Pour que l'Eco s'impose, il reste à savoir jusqu'où les pays de la CEDEAO sont prêts à aller pour parvenir à cette union monétaire.
Un test de crédibilité, c'est-à-dire est ce que les dirigeants ouest africains seront capables de faire quelque chose ensemble pour qu'on dise qu'à 15, on a pu créer une monnaie, seconde chose est que cette monnaie sera au service des populations et notamment des populations rurales qui sont exclues par le système CFA qui reste la monnaie des élites et que j'appelle la monnaie de la servitude volontaire.
Selon Kako Nubukpo, l'arrivée de l'Eco pourrait ainsi favoriser l'emploi des jeunes et des femmes, encourager le processus d'industrialisation et le développement du secteur privé et offrir aux entreprises et start-up une croissance durable et inclusive.
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