Mali
La Cour suprême du Mali a confirmé lundi l'abandon des poursuites intentées contre plusieurs personnalités, dont un ancien Premier ministre et un animateur radio vedette, accusées depuis décembre d'avoir préparé un coup d'Etat aux contours mystérieux.
"La Cour a délibéré. Elle a rejeté le pourvoi du procureur général" introduit contre une décision d'abandon des poursuites prise en mars par la cour d'appel de Bamako, a déclaré à l'AFP l'avocat de deux des prévenus, Cheick Oumar Konaré.
Les cinq personnalités détenues, dont le militant, polémiste et animateur radio Mohamed Youssouf Bathily dit "Ras Bath", ont été libérés lundi après-midi après près de quatre mois de détention, a constaté un correspondant de l'AFP à la Maison centrale d'arrêt de Bamako.
Outre Ras Bath, les détenus étaient Vital Robert Diop, directeur général du Pari mutuel urbain (PMU, organisation de paris sur les courses de chevaux et de jeux de hasard), Aguibou Tall, un responsable d'une agence œuvrant à l'accès aux télécommunications et demi-frère de l'ex-Premier ministre Boubou Cissé, et deux hauts cadres du Trésor public (Finances de l'Etat), Mamadou Koné et Souleymane Kansaye.
La sixième personne inquiétée dans cette affaire était Boubou Cissé, dernier chef du gouvernement d'Ibrahim Boubacar Keïta avant son renversement par des militaires en août 2020.
Par son rang, il apparaissait dans le dossier comme le possible instigateur de ce présumé nouveau coup de force.
Un mandat d'arrêt avait été lancé contre lui fin 2020, mais il n'a pas été arrêté. Ses proches ont indiqué qu'il se trouvait "en lieu sûr" à Bamako.
"Cette décision de la Cour Suprême vient mettre un terme définitif à cette sinistre affaire, et souhaitons-le, aux persécutions inutiles et tentatives d'atteinte à notre honneur et à notre dignité dans le cadre d'un complot imaginaire", a-t-il réagi dans un communiqué.
"Le délibéré de la Cour suprême est sans appel donc cette affaire est terminée", a abondé son avocat, Me Kassoum Tapo.
Cette affaire, révélée en décembre avec une série d'interpellations par la Direction générale des services de l'Etat (DGSE, le renseignement malien), a suscité une grande perplexité étant donné le peu de détails dévoilés par la justice, la personnalité des mis en cause et le caractère étonnant d'une éventuelle tentative de déstabilisation, alors que les militaires ont la mainmise sur le pouvoir depuis le putsch qui a renversé le président Keïta.
Début mars, la cour d'appel avait ordonné l'abandon des poursuites et la "remise en liberté immédiate de tous les inculpés" dans ce dossier dit de "complot contre le gouvernement de la République". Le parquet avait fait appel.
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