République démocratique du Congo
Les évêques congolais ont déploré la régression constatée dans les domaines du respect des droits de l'Homme et de la justice sous le régime du président Félix Tshisekedi en République démocratique du Congo (RDC), dans une déclaration rendue publique lundi.
La conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a constaté "une régression" dans le domaine du respect des droits de l'Homme, après avoir salué "des avancées" enregistrées après l'investiture du président Tshisekedi en janvier 2019. "Nous déplorons les répressions d'activistes des droits humains, les attaques contre les civils par les groupes armés ou les forces gouvernementales, l'entrave de la liberté d'expression et de manifestation", ont écrit les évêques.
"Le souci de la justice qui s'était manifesté dans le procès" qui mettait en cause Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président Tshisekedi, ne semble plus continuer sur la même lancée. "Il s'est estompé et parait sélectif", a déploré l'épiscopat catholique congolais. "La vraie justice" devrait s'étendre "sans distinction aucune, à tous les auteurs de crimes économiques et de violation des droits humains", ont insisté les évêques.
A quelques jours de la mise en place du nouveau gouvernement pro-Tshisekedi, les évêques invitent le chef de l'État à veiller sur "le profil éthique des membres du prochain gouvernement et des gestionnaires des entreprises publiques". L'influente Eglise catholique, qui revendique parmi ses fidèles 40% de la population congolaise, suggère que "seuls les hommes et les femmes qui ont fait preuve d'une bonne éthique dans leur passé et qui ont une expérience dans le domaine requis" soient cooptés pour gérer les affaires de l'Etat.
Les évêques invitent également ce nouveau gouvernement à "tout mettre en oeuvre pour gagner le pari de l'organisation des élections crédibles, transparentes et apaisées en 2023 et pas plus tard", conformément à la Constitution congolaise. Après avoir écarté de la gestion les partisans de son prédécesseur Joseph Kabila, le président Tshisekedi a depuis début février, les mains libres pour appliquer son programme : lutter contre la corruption et la misère qui touche les 2/3 de la population et ramener la paix dans l'Est du pays, ensanglanté par les violences des groupes armés.
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