Ethiopie
Les rumeurs le donnaient pour mort, mais le leader déchu du Tigré serait bien en vie. Debretsion Gebremichael aurait, selon Tigrai Media House, adressé un message à ses concitoyens. Dans un enregistrement audio diffusé dimanche sur les réseaux sociaux, il accuserait les forces éthiopiennes et érythréennes de mener une guerre dévastatrice et génocidaire dans la région du Tigré.
Le leader du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) appelle les Tigréens à continuer à se battre et exhorte la communauté internationale à enquêter sur des atrocités présumées. Dans cet enregistrement audio d'une vingtaine de minutes diffusé samedi soir via Tigrai Media House, média tigréen en ligne hébergé aux Etats-Unis, l'homme présenté comme Debretsion Gebremichael affirme s'exprimer depuis le Tigré_._
"Je vous appelle, où que vous soyez (...) à vous organiser, à combattre, à faire en sorte que ceux qui ont atteint l'âge d'aller au combat le fassent, et ainsi réduire la durée de vie de l'ennemi", lance-t-il aux Tigréens (6% de la population éthiopienne). Il admet_"la domination militaire temporaire"_des forces fédérales, mais réaffirme qu'elle repose sur le soutien d'armées extérieures, dont celle de l’Érythrée voisine - une présence niée par l'Ethiopie, malgré de nombreux témoignages en ce sens.
Aucun dirigeant du TPLF n'a pu être joint. Mais Kjetil Tronvoll, chercheur à l'Université norvégienne de Bjorknes et spécialiste du parti où il dispose de nombreux contacts, a indiqué à l'AFP penser l'enregistrement authentique. "Je ne lui ai pas parlé personnellement, mais il a parlé à certains de mes contacts ces derniers jours", a-t-il déclaré.
La nouvelle administration mise en place par Addis Abeba au Tigré assure que la vie y reprend son cours normal mais les rares informations qui filtrent semble indiquer que le conflit perdure. Les autorités éthiopiennes ont proclamé la fin du conflit le 28 novembre et décrit les combats postérieurs comme des opérations mineures de traque des ex-dirigeants tigréens - dont Debretsion Gebremichael - en niant la capacité du TPLF à mener une insurrection armée.
L'ONU a fait état en janvier de la persistance de "combats localisés" au Tigré, qualifié de "volatil" et où la situation humanitaire inquiète. L'accès des médias reste très limité, rendant difficile la vérification de la situation. Le gouvernement éthiopien a annoncé mi-janvier avoir abattu trois caciques du TPLF, dont l'ex-chef de la diplomatie éthiopienne Seyoum Mesfin.
Plusieurs dirigeants du TPLF ont "payé et continuent de payer l'ultime sacrifice", mais "cela ne nous fera certainement pas reculer", assure Debretsion Gebremichael, dont la localisation est inconnue et qui est injoignable depuis début décembre.
Pour sa part, Addis-Abeba a dénoncé des affirmations sans fondement et invite la communauté internationale et les médias à soutenir les efforts du gouvernement afin de traduire le TPLF en justice au lieu de les couvrir. Les gouvernements érythréen et somalien ont précédemment nié que leurs troupes étaient impliquées dans le conflit.
Cette déclaration n'est pas diffusée ce week-end par hasard. Le Haut-commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés se trouve précisément dans le Tigré, depuis samedi, auprès des réfugiés érythréens.
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