Libye
À Tawarga dans le nord de la Libye, des familles perpétuent une tradition ancestrale. Munies de tiges de dattiers fraîchement coupées, elles tressent des paniers à la main.
La famille d'Halima Mohamad tient une vannerie depuis près de 50 ans, et le savoir-faire se transmet de génération en génération. Elle passe en moyenne 16 heures par jour à entrelacer, nouer et tresser ces longues feuilles fines pour fabriquer des paniers des couffins ou encore des tapis de sol. "Cet artisanat appartenait à nos ancêtres. Nous espérons, tant que nous sommes en vie, l'enseigner à nos enfants, car il procure un revenu suffisant grâce auquel nous n'avons besoin de l'aide de personne", dit-elle.
Ces dernières années, la ville de Tawarga a fait parler d'elle autrement lorsqu’elle a été accusée d'avoir participé au siège de la ville voisine révolutionnaire de Misrata (40 km plus à l'ouest), sur ordre du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Les 40 000 habitants de la ville ont fait l'objet de représailles de la part des milices révolutionnaires et ont dû fuir la ville.
Bannis, leurs maisons détruites ou incendiées, ils ont été enfermés des années durant dans des camps du pays. Le sort réservé aux habitants de Tawarga, en majorité noirs et descendants d'esclaves, a suscité l'indignation.
Après une réconciliation scellée en juin 2018 avec Misrata sous l'égide du gouvernement d'union nationale (GNA), basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, des Taouarguis ont regagné leur cité, encouragés par l'engagement de l'exécutif à les indemniser. Mais depuis, seul un tiers des habitants est revenu et une grande partie de la ville est toujours en ruines, défigurée par les cratères laissés par des obus et impacts de balles.
Pour ceux qui sont revenus, comme Halima Mohamad, exilée pendant environ sept ans, la reprise de la vannerie permet d'avoir un petit revenu, tout en renouant avec leur passé.
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