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Liberia : 2,5 millions d'électeurs appelés aux urnes

Une électrice votant à Monrovia lors du référendum constitutionnel du 8 décembre 2020   -  
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EMMANUEL TOBEY/AFP or licensors

Libéria

Les Libériens se sont levés tôt ce mardi pour participer au référendum qui doit réduire le mandat présidentiel de six à cinq ans, **et d'autoriser la double nationalité**. Si le "Oui" venait à l'emporter, ce serait une première en Afrique de l'Ouest, où certains dirigeants ont plutôt eu tendance à s'accrocher au pouvoir ces dernières années.

L'idée proposée par le président George Weah, élu en 2018, est pourtant loin de faire l'unanimité. Ses opposants craignent que ce changement permette au contraire au chef de l'Etat de prolonger son mandat à la tête du pays, ses six premières années placées sous un régime constitutionnel différent.

Quelque 2,5 millions d'électeurs sont appelés à approuver ou non huit amendements à la Constitution, dont un réduisant la durée du mandat présidentiel de six à cinq ans. Le mandat des députés passerait également de six à cinq ans, celui des sénateurs de neuf à sept. Le référendum est couplé avec des élections pour renouveler la moitié des 30 sièges de sénateurs.

Test pour George Weah

L'échéance a valeur de double test pour le président George Weah, qui avait soulevé un immense espoir en 2018. Les principaux partis d'opposition ont appelé à boycotter le référendum.Mohammed Aly, secrétaire général des Collaborating Political Parties (CPP), invoque l'absence de débat sur des questions ardues. "On ne sait même pas quelles implications cela aura si on vote oui ou non", disait-il récemment.

La question de la double nationalité divise elle aussi la société du Liberia, plus ancienne république d'Afrique noire fondée au XIXe siècle sous l'impulsion des Etats-Unis pour des esclaves noirs affranchis. Des centaines de milliers de Libériens ayant fui la guerre et la pauvreté vivraient à l'étranger, dont bon nombre aux Etats-Unis dont ils ont secrètement la nationalité.

La population "autochtone" reproche à l'élite américano-libérienne d'utiliser l'argent qu'elle gagne au Liberia pour se construire des propriétés aux Etats-Unis.

Si la proposition de révoquer l'interdit de 1973 sur la double nationalité est adoptée, les futurs binationaux auront accès à la propriété au Liberia, ce qui devrait donner un coup de pouce à l'économie du pays de 4,8 millions d'habitants confronté aux pénuries et à l'inflation.

Les détenteurs de la double nationalité n'auraient cependant toujours pas le droit d'exercer des fonctions électives.

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