Maroc
Khouribga, ses mines de phosphate et désormais son filon d'ingénieurs informatiques. Depuis 2017, l'usine désaffectée de la ville minière du centre du Maroc, abrite la fabrique des ingénieurs de demain. Equipements ultramodernes et formations gratuites, l'école "1337", financée par le géant marocain du phosphate OCP, doit venir combler le déficit criant d'experts dans le secteur, grâce a un enseignement sur mesure. Pour les heureux admis, c'est une révolution.
"1337 c'est plus qu'une école, c'est un concept très différent et très nouveau au Maroc et en Afrique. Pourquoi ? 1337 vient changer radicalement le système académique au Maroc et en Afrique", assure Fatima Zahra Karouach, une étudiante.
Ici pas d'horaires de bureau traditionnels, pas de cours théoriques ni de professeurs, mais une organisation propre à chacun pour venir à bout de missions. Un concept plus apte à l'apprentissage des différents langages informatiques, qui séduit par sa différence.
"La bonne chose que l'école m'a apprise, c'est de gérer mon temps. Personne ne le fait pour moi. J'ai mon temps libre que je répartis comme je veux: un moment pour étudier et un autre pour sortir. C'est ça que j'ai beaucoup aimé dans ce système libre", explique Chaima El-Ouariaghli.
"La première chose que l'on ne trouve nul part ailleurs est que c'est une mine de talent. Ce qui est important vu l'orientation de la start-up dans le digital", renchérit Ilyas Kharbouch, lui aussi étudiant dans l'école. "A chaque fois nous sommes amenées à utiliser de nouvelles technologies, et pas nécessairement celles que l'on trouve sur le marche. Ici, à 1337, on a une mine d'or de développeurs et à chaque fois, on ne peut pas se bloquer sur une technologie ou une autre. C'est très fluide."
"Jeunes invisibles"
Le projet "1337" a été réalisé en partenariat avec l'école 42, créée en 2013 à Paris par le milliardaire des télécoms Xavier Niel et aujourd'hui une référence du "coding". Il s'agit d'attirer "des jeunes invisibles, des geeks incompris qui ne trouvent pas leur place dans le système et ont développé seuls des compétences rares", explique M. El Hilali, ancien cadre chez OCP.
Le Camerounais Robert Bright Foca, 23 ans, est l'un des rares étrangers de l'établissement. Entré illégalement au Maroc "juste à temps pour passer le concours d'entrée", après deux mois de périple, il rêve d'ouvrir une école de codage dans son pays.
Les étudiants sont sélectionnés sur des critères de performance individuelle, de motivation et de marge de progression, sans prérequis de diplôme. "L'idée est de cibler les meilleurs potentiels: créer de nouvelles filières est plus simple que réformer le système de l'enseignement supérieur, compte-tenu des pesanteurs", explique un conseiller stratégique d'OCP.
Alors que le Maroc peinait à répondre aux besoins de la transformation numérique avec seulement 8 000 ingénieurs informatiques formés par an, "1337" pourrait désormais rendre le royaume chérifien concurrentiel face aux géants du numérique européens et nord-américains.
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