Reportages en Libye
**Après une semaine de pourparlers à Tunis, les 75 délégués choisis par l'Organisations des Nations Unies sont parvenus à s’entendre. Vendredi soir, l'ONU a annoncé que "des élections nationales" seraient organisées avant le 24 décembre 2021.
**Ghassan Salamé, l'ex-émissaire de l’ONU, entrevoit la fin d'une décennie de violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
"Je suis empli d'espoir, affirme celui qui s'est retiré du processus de médiation en mars dernier pour raisons de santé.Je suis très optimiste. Cela prendra du temps, il y a les partisans du statu-quo qui vont essayer de perturber le processus, il y aura des pays étrangers mécontents, mais je n'ai jamais été aussi optimiste qu'aujourd'hui pour que l'architecture conçue à Berlin soit enfin mise en application"
"Il faut attendre six ou sept mois"
Une guerre de 10 ans ne se résume pas en quelques jours rappelle le politologue libanais, il faudra également vaincre les fortes réticences de la classe politique, d'autant que de nombreux dirigeants élus en 2012 et 2014 craignent de perdre leur siège en cas de nouveau scrutin.
"Plusieurs conditions doivent être réunies pour que des élections soient réellement représentatives de la volonté du peuple, ajoute l'ancien médiateur. Cela prendra au moins six ou sept mois. Il faut une loi, une base constitutionnelle, surtout pour la présidentielle. Et un niveau raisonnable de sécurité et de liberté, liberté pour être candidat, liberté pour se rendre au bureau de vote."
La Libye, un territoire très convoité
Outre la classe politique, les parrains étrangers de chaque camp pourraient être tentés, selon des observateurs, de saboter un accord ne leur convenant pas, dans un pays où les ingérences sont multiples depuis 2014.
"La plupart des pays étrangers sont intéressés par la position géographique de la Libye, par son rôle de couloir pour la migration illégale, pour ses richesses en pétrole ou en gaz. Mais, très peu sont intéressés par le sort des Libyens."
Depuis 2014, le peuple libyen est pris en étau entre deux autorités rivales, le GNA du Premier ministre Fayez Al-Sarraj, reconnu par l'ONU, soutenu par la Turquie, et de l'autre l'ANL du général Haftar qui bénéficie du soutien de Moscou.
Les violences ont fait des milliers de morts et déplacées plus de 200 000 personnes.
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