Togo
Depuis le 14 octobre 2019, les nouveaux maires issus des premières élections locales de l'histoire du Togo ont pris la fonction. Une première expérience de la décentralisation avec un ensemble de défis à relever pour les élus communaux du pays. Parmi ces défis figurent la maîtrise de ce nouveau concept de gouvernance local, le transfert de compétences, des services de municipalité, la mobilisation de ressources et la participation des citoyens dans la gestion des affaires locales.
La plupart des communes ont de grand besoin en termes de Services sociaux, infrastructures et voiries urbaines, logistique. Les élus sont énormément sollicités dans des domaines très variés. Mais, ils sont souvent démunis dépourvus des compétences pour faire face à leurs obligations. Après un an de mandat, la tâche est immense comme le concède Florence Yawa Kouigan. Elle dirige la mairie d'Atakpamé, la cinquième plus grande ville du Togo en termes de population. Et pour elle, il faut "Poser des fondements solides... Mettre au service des objectifs de la décentralisation, une administration municipale digne de ce nom et agir sur le levier de la participation citoyenne, de faire que chaque citoyen se sente impliqué, chaque personne se sente un interlocuteur des pouvoirs publics."
Le Togo s'est lancé dans le processus de décentralisation depuis une décennie avec des causes et des enjeux assez divers. L'objectif est d'aboutir à une manière différente de gérer les affaires publiques, de favoriser le rapprochement des populations avec leurs élus et dans le processus de décision et de développement local.
Un processus de décentralisation qui avance malgré les difficultés
Le gouvernement togolais accompagne périodiquement les collectivités locales. Début septembre, une enveloppe de 4,5 millions d’euros aux 117 communes que compte le pays a été annoncée. Un appui encore insuffisant selon Pascal Edoh Agbove, expert en décentralisation et développement local qui remarque qui précise qu'après les élections locales, le gouvernement aurait pu mettre en place un programme de renforcement de capacité de ses élus pour leur permettre de mieux faire leur travail.... "Il y a des difficultés en matière de transfert des ressources financières et matériels parce que selon la loi, après les élections locales, l'Etat devait normalement mettre à disposition des élus, les moyens matériels et humain et financiers pour leur permettre de bien accomplir leur mission".
En termes d'intervention étatique dans l'accompagnement des communes, l'Etat peut se constituer en autorité morale affirme Yawa Kouigan. "Si l'Etat ne mobilise pas directement des ressources, il peut servir de caution morale. Je pense que si une commune veut s'équiper ou faire un montage ou faire un montage qui lui permette de mobiliser des fonds, L'Etat peut à ce moment intervenir pour se porter garant, car il a décidé d’accompagner".
Les balbutiements de cette nouvelle forme de gouvernance des collectivités locales peut s'ouvrir à l'extérieur. Pour Pascal Edoh Agbove, elle peut bénéficier de la coopération bilatérale et multilatérale. Les collectivités locales issues de la décentralisation peuvent bénéficier du soutien de leurs homologues étrangers afin de s'imprégner de leurs expériences. Un accompagnement qui peut également s'étendre à d'autres acteurs non-gouvernementaux, ajoute-t-il.
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