Algérie
Le mardi 8 septembre, la justice algérienne tiendra le procès en appel de Khaled Drareni. La mobilisation continue pour la libération du journaliste et surtout défendre la liberté de la presse.
Un rassemblement a lieu chaque lundi à Alger, devant la Maison de la presse, en présence de nombreux activistes et journalistes.
Ce que les avocats de Khaled Drareni voient comme un "acharnement judiciaire" débute le 7 mars 2020. Ce jour-là, le journaliste de 40 ans couvre une nouvelle manifestation du Hirak, comme toutes les semaines depuis plus d'un an. Sur place, il est arrêté, placé en garde à vue.
Le 10 Août, le journaliste Khaled Drareni était reconnu coupable en première instance par le tribunal de Sidi M'hamed à Alger d'"incitation à attroupement non armé" et d'"atteinte à l'unité nationale". Il écope de trois années de prison ferme et de 50 000 dinars d'amendes (environ 330 euros).
Drareni devient un symbole de la résistance à la répression
Le président de Reporters Sans Frontières, Christophe Deloire, avait aussitôt dénoncé, le 11 aout, la "fuite en avant" des autorités algériennes "en matière de répression de la liberté de la presse". L'ONG rappelle que, depuis la condamnation de Khaled Drareni, d'autres décisions judiciaires ont confirmé le durcissement des autorités algériennes contre les journalistes et les médias indépendants.
Mobilisation internationale
Une mobilisation internationale est lancée, depuis début septembre, en dehors de l'Algérie, pour obtenir la libération du journaliste.
Un rassemblement s'est tenu à Tunis le 7 septembre à l'appel du Syndicat des journalistes tunisiens, de RSF et d'Amnesty International.
Aux États-Unis, le frère de Khaled Drareni, Chekib, a manifesté avec ses soutiens devant l'ambassade d'Algérie à Washington. Il y a quelques jours, un membre démocrate de la Chambre des représentants du Congrès américain, Adam Schiff, a publiquement apporté son soutien au journaliste, emprisonné depuis plus de 160 jours.
Une pétition a déjà rassemblé plus de 2 000 signatures de journalistes et de figures de la société civile.
Lundi 7 septembre, Reporters sans frontières a réuni plusieurs présentateurs de télévision français devant l’ambassade d’Algérie à Paris pour soutenir le Khaled Drareni. Ses avocats espèrent que cette mobilisation influencera les juges lors du procès en appel.
L’Algérie a plongé au 146e rang mondial dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Cette répression de la presse intervient dans un contexte pré-électoral à l'approche d'un référendum sur la révision de la Constitution programmé le 1er novembre. Un texte qui ne répond pas aux aspirations des manifestants du Hirak. Il maintient un système hyper présidentiel avec des libertés publiques sous cloche. L’objectif des pressions contre la presse, c’est donc aussi d’intimider les médias, de pousser les journalistes à l’autocensure pendant les huit semaines qui viennent, jusqu’au vote.
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