Guinée
“Personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire”, a affirmé mercredi à Conakry le président guinéen Alpha Condé, confronté depuis des mois à une vague de manifestations de l’opposition, qui réclame une plus grande implication de la communauté internationale.
“En 1958, nous avons osé dire Non pour prendre notre indépendance. Malgré tous les risques, nous sommes toujours débout”, a dit Alpha Condé devant un parterre de diplomates, essentiellement issus du monde arabe.
La Guinée avait voté non au référendum instituant une “communauté” franco-africaine proposée cette année-là par le général de Gaulle, accédant peu après à l’indépendance.
L’opposition guinéenne organise depuis la mi-octobre des manifestations, parfois durement réprimées, pour faire barrage au projet qu’elle prête au chef de l’Etat de briguer un troisième mandat à la fin de l’année, alors que l’actuelle Constitution en limite le nombre à deux.
A la mi-janvier, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait déclaré la France “particulièrement” préoccupée.
La situation en Guinée est “la plus sensible aujourd’hui (dans la région) et l’engagement du président Alpha Condé à demander une réforme de la Constitution ne nous paraît pas être obligatoirement partagé ni par sa population ni par ses voisins”, avait dit le ministre français des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale. “Nous sommes très attentifs, avec nos partenaires, à l’apaisement en Guinée”, avait-il ajouté.
“Nous discutons avec nos partenaires, nous écoutons leurs conseils, mais personne ne dicte à la Guinée ce qu’elle doit faire. C’est le peuple de Guinée qui décide de son avenir, il faut que ça soit très clair pour tout le monde”, a déclaré mercredi M. Condé lors de l’inauguration à Conakry du siège d’une nouvelle agence de lutte contre la pauvreté, l’Anies, soutenue financièrement par le Fonds d’Abou Dhabi.
“Nous sommes prêts à collaborer avec nos partenaires, à les écouter, mais dans le respect réciproque”, a poursuivi le dirigeant guinéen de 81 ans.
M. Condé a aussi souligné que son pays n‘était pas le seul à traverser des crises: “Nous voyons des manifestations, nous voyons des crises partout”, a-t-il dit.
Au moins 27 personnes ont été tuées depuis la mi-octobre dans les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, qui ont également coûté la vie à un gendarme, selon un décompte de l’AFP.
AFP
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