Mozambique
Le principal parti d’opposition au Mozambique, la Renamo, a répété lundi sa promesse de désarmer ses troupes et s’est désolidarisé d’attaques commises par un groupe de dissidents, malgré les fraudes électorales qu’elle reproche au régime.
“Les forces résiduelles de la Renamo sont à Gorogonsa (centre, le fief de la Renamo) et attendent tranquillement le processus de leur démobilisation, de leur désarmement et de leur réintégration sociale”, a déclaré un porte-parole du parti, Jose Manteigas, devant la presse.
“Nous nous distançons des attaques dans le centre du pays”, a poursuivi M. Manteigas. Ancienne rébellion de la guerre civile (1975-1992), la Renamo a signé en août dernier avec le régime du président Filipe Nyusi un accord de paix qui prévoit, entre autres, la démobilisation de son aile militaire, qui avait repris les armes en 2013.
Mais une fraction du parti a rejeté cet accord, qualifié de “trahison”, et mène depuis des raids armés dans le centre du pays qui ont fait plusieurs victimes civiles.
La semaine dernière, le porte-parole de l‘état-major de la police, Orlando Mudumane, a accusé la Renamo d‘être à l’origine d’une série d’attaques qui ont fait cinq morts, dont deux policiers, fin octobre dans la province de Sofala (centre).
Nombreuses “irrégularités” aux élections
“Nous regrettons que le porte-parole de la police de la République du Mozambique ait, de façon irresponsable et calomnieuse, accusé la Renamo de ces attaques”, a souligné lundi Jose Manteigas.
Le chef de la faction dissidente de la Renamo, Mariano Nhongo, a depuis assumé la paternité de ces violences.
Malgré la signature de l’accord de paix, les relations entre la Renamo et le gouvernement se sont crispées à la faveur des élections générales du 15 octobre dernier.
Selon les résultats publiés par la Commission électorale, le président sortant Nyusi a été réélu pour cinq ans et son parti le Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance du Mozambique en 1975, retrouvé sa majorité absolue au parlement.
Comme le reste de l’opposition, la Renamo hurle depuis à la fraude et a déposé un recours en annulation du scrutin.
La société civile mozambicaine et plusieurs missions d’observateurs étrangers ont elles aussi pointé du doigt de nombreuses “irrégularités” dans le déroulement du scrutin.
AFP
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