République démocratique du Congo
Plus de trois mois après la dernière élection présidentielle en République démocratique du Congo, le pays n’a toujours pas de Premier ministre. Peut-être parce que le nouveau président Félix Tshisekedi a refusé Albert Yuma, celui que lui propose son prédécesseur Joseph Kabila, comme l’affirment des sources proches des deux camps.
Dans l’agenda de l’ancien président congolais Joseph Kabila, c’est Albert Yuma, son allié et président du Conseil d’administration de la compagnie minière publique Gecamines, qui devait occuper le poste de Premier ministre dans le pays. Cet homme est l’un des artisans du code minier adopté l’an dernier sous Joseph Kabila qui induit une augmentation des impôts pour les compagnies minières opérant en RDC, premier producteur mondial de cobalt et premier producteur de cuivre d’Afrique.
Seulement, à croire des sources proches au sein de Front commun pour le Congo (FCC), la coalition de Kabila, le nouveau chef de l’Etat, Félix Tshisekedi n’a pas validé ce choix. En vertu des termes de la Constitution congolaise, le Premier ministre doit provenir des rangs de la majorité parlementaire qui, dans le cas d’espèce est le FCC, à l’issue de consultations.
Le profil de Albert Yuma, proposé il y a plusieurs semaines selon une source proche de la présidence, n’a toutefois pas créer de consensus. Pour le président Tshisekedi, le patron de la Gécamines fait l’objet de nombreuses controverses qui auraient saper la confiance dans le gouvernement. Sous la présidence de M. Yuma, la Gécamines a été confrontée à de nombreuses accusations de corruption émanant des chiens de garde de la bonne gouvernance. Des accusations qu’il a toujours niées, se disant la cible d’un complot international.
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Outre Albert Yuma, Joseph Kabila avait aussi proposé le ministre des Finances, Henri Yav, et son ancien conseiller en sécurité Jean Mbuyu. La CACH, la coalition de Félix Tshisekedi a confié à Reuters que les consultations pour le choix du prochain Premier ministre se poursuivaient et que le refus d’Albert Yuma ne devrait pas transgresser l’accord de gouvernance entre le chef d’Etat et son prédécesseur.
Sauf que dans les faits, la réalité semble défigurée. Des poches de tensions sont apparues depuis la visite officielle de Tshiskedi aux Etats-Unis le week-end. Alors que ce dernier annonçait vouloir “déboulonner le système dictatorial qui était en place”, ses alliés du FCC ont fustigé “la gravité des attaques gratuites et des accusations infondées”.
Plus de trois mois après que la République démocratique du Congo a assisté au premier transfert pacifique du pouvoir par les urnes, le pays reste en attente d’un Premier ministre. Et la situation actuelle n’est pas de nature à favoriser le consensus.
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