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Crise en Algérie : les chancelleries occidentales jouent de prudence

Crise en Algérie : les chancelleries occidentales jouent de prudence

Algérie

La pression ne faiblit pas en Algérie, où les manifestants réclament un départ sans condition du président Abdelaziz Bouteflika. Dans cette crise inédite depuis l’arrivée au pouvoir du chef de l’Etat en 1999, les pays occidentaux préfèrent jouer la carte de la prudence.

Ce mercredi, les Etats-Unis et l’Union européenne ont exprimé leur soutien aux dizaines de milliers de manifestants algériens, estimant que ces derniers avaient le droit de se réunir pacifiquement. Maja Kocijancic, porte-parole de la Commission européenne, a déclaré que l’UE s’attendait à ce que les Algériens puissent exercer leurs droits constitutionnels.

Des propos en réponse à la sortie du chef de l’armée algérienne, le général Ahmed Gaid Salah, qui a averti que l’armée serait la garante de la “sécurité” et la “stabilité” face à ceux qui veulent ramener l’Algérie aux années de guerre civile (1992-2002).

La France, elle, a tenu des propos plus nuancés face à la crise dans son ancienne colonie. Sans jamais encourager les manifestations, le Premier ministre Edouard Philipe a affirmé que son pays suit “attentivement” la situation en Algérie, mais ne veut se “livrer à aucune ingérence”.

“L’Algérie est un pays souverain, c’est donc aux Algériens et aux Algériens seuls qu’il revient de prendre les décisions en matière de leur avenir”, a-t-il souligné sur la chaîne d’information continue BFMTV. Auparavant, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait également estimé qu’il était de la responsabilité des Algériens de décider de leur avenir. “Nous devons laisser le processus électoral se développer et la France, compte tenu de nos liens historiques, (…) est très attentive”.

La peur d’un scénario syrien

Outre les relations complexes entre les deux pays, l‘équilibrisme français pourrait surtout répondre au besoin de sauvegarder la sécurité d’une région nord-africaine où le “Printemps arabe” a soufflé il y a huit ans. Ces mouvements de révolution n’avaient alors eu qu’un faible écho en Algérie puis balayé de l’autre plusieurs régimes autocratiques réputés inamovibles. Depuis, seule la Tunisie a suivi la voie de la démocratisation tandis que plusieurs pays dont la Libye ont sombré dans le chaos.

La France – embourbée dans le Sahel en raison de l’insurrection de djihadistes venus de la Libye et de la Syrie – et même les Algériens en ont conscience. D’ailleurs, ces derniers n‘évoquent en aucun cas une nouvelle révolution qui ferait flotter le spectre syrien. Dans les chants de contestation résonne tout simplement la volonté d’un renouveau politique.

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