Afrique du Sud
Les autorités du Cap ont critiqué une société de sécurité privée qui aurait ordonné à des baigneurs noirs de quitter une plage sud-africaine huppée pendant les vacances de Noël.
Les allégations de la société de sécurité PPA selon lesquelles elle travaillait pour les autorités municipales lors d’une patrouille sur la plage de Clifton, ont été rejetées par un haut responsable local et le maire de la ville.
Les plages, comme beaucoup d’espaces publics, ont été séparées selon les races sous le régime de l’apartheid de la minorité blanche et sont restées un point de tension raciale en Afrique du Sud malgré son abolition dans les années 1990.
Dimanche, deux jours avant Noël, des gardes de la PPA ont dit aux baigneurs de quitter Clifton Beach, mais les versions de l’incident diffèrent.
“La ville n’a à aucun moment donné à PPA un quelconque pouvoir de faire respecter les règlements municipaux “, a déclaré Richard Bosman, directeur de la sûreté et de la sécurité au Cap, dans un communiqué.
“La ville a agi rapidement pour régler le problème de la conduite du personnel de la PPA (…) Toute personne qui se sent menacée ou intimidée par le personnel de la PPA peut porter plainte auprès de la police sud-africaine”, a-t-il dit.
Selon le maire du Cap, Dan Plato, l’entreprise de sécurité “n’avait pas l’autorité nécessaire pour demander à quiconque de quitter la plage de Clifton”. Elle “a demandé aux personnes de toutes les races de la quitter”, a-t-il affirmé, accusant “des organisations politiques opportunistes” d’exploiter cet incident.
Un militant local, Chumani Maxwele, a affirmé que les gardes avaient ciblé les Noirs sur la plage, qui attire des foules énormes pendant la période des fêtes.
“Ces gardes de sécurité privés sont engagés par les habitants de Clifton. Ils reçoivent de fait pour instruction de ne pas permettre l’accès à la plage aux Noirs qui semblent venir des townships ou des délinquants”, a-t-il déclaré sur le site de News 24.
Alwyn Landman, directeur général de PPA, a répondu que les gardes de la société n’avaient pas fermé la plage, mais qu’ils avaient pris des mesures pour en protéger les habitants après que des activités criminelles présumées ont provoqué “la pagaille”.
Les autorités interpellées
Réagissant à cette affaire, la ministre de l’Environnement, Nomvula Mokonyane, a souligné qu’une éventuelle intervention et discrimination raciale des baigneurs par des entreprises de sécurité privées serait “anticonstitutionnelle et illégale”.
Le vice-ministre de la police Bongani Mkongi a promis d’agir avec sévérité. La plage est “une propriété de l’Etat, une propriété du peuple et nous n’avons donc aucun besoin de sociétés de sécurité”, a-t-il ajouté.
Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté vendredi soir sur la plage, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “reprenez notre plage” ou “rendons Clifton noire à nouveau”. Elles ont chanté des chants de protestation, brûlé de l’encens et tué un mouton, un rituel destiné selon elles à laver la plage du racisme.
En 2016, une agente immobilière sud-africaine, Penny Sparrow, avait provoqué l’indignation en comparant les baigneurs noirs à des singes sur les réseaux sociaux. Elle a été condamnée à une amende de 150.000 rands (10.500 dollars, 9.050 euros).
AFP
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