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Présidentielle en RDC : Félix Tshisekedi pourra-t-il faire mieux que son père ?

Présidentielle en RDC : Félix Tshisekedi pourra-t-il faire mieux que son père ?

République démocratique du Congo

L’opposant congolais Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père Etienne, décédé le 1er février 2017 à Bruxelles.

Comme son père en 2011, “Félix” va tenter de bousculer les forces du président sortant Joseph Kabila dans un pays qui n’a jamais connu de transition pacifique du pouvoir. Son père avait dénoncé des fraudes lors de la réélection contestée deJoseph Kabila en 2011.

Fatshi son surnom, part au combat avec l’appui de la machine de guerre fondée par son père dans les années 80 contre la dictature du maréchal Mobutu, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

Tshisekedi fils, 55 ans, a été désigné sans surprise président et candidat de l’UDPS lors d’un congrès en avril dernier au siège historique du parti à Limete, une des 26 communes de Kinshasa.

Et pourtant, 2018 n’est pas 2011, tout comme Félix n’est pas le portrait politique craché du “sphynx de Limete”, le surnom de son défunt père.

“Etienne était têtu et fier. Félix est plus diplomate, plus conciliant, plus à l‘écoute des autres”, témoigne un bon connaisseur de l’opposition congolaise.

Facilement reconnaissable à sa haute taille et sa carrure massive, l’homme est en effet d’un abord courtois, à l‘écoute. Le ton de la voix est mesuré dans le tourbillon des passions électorales.

Contrairement à son père en 2011, il fait équipe avec un “ticket”, l’ex-président de l’Assemblée Vital Kamerhe, également candidat sous son propre nom en 2011.

Les deux hommes ont rompu en novembre un accord qu’ils avaient signé avec cinq autres opposants pour soutenir la candidature d’un seul d’entre eux, Martin Fayulu.

Versatile et hésitant, “Félix” ? Ses proches affirment qu’il n’a fait qu‘écouter la “base” de l’UDPS, en colère contre l’accord.

“Exil en Belgique”

Né en juin 1963, Félix-Antoine Tshisekedi est le troisième d’une famille de cinq enfants. A l‘âge de 19 ans, il suit son père relégué par Mobutu dans son village du Kasaï. Un épisode marquant pour le jeune homme.

A 22 ans, Fatshi, sa mère et ses frères prennent le chemin de l’exil en Belgique. A Bruxelles, le jeune homme fait le coup de poing contre des proches de Mobutu ou même des policiers belges, un soir de février à l’aéroport, quand son père est empêché de rentrer à Kinshasa.

Dans l’ombre de la figure paternelle, Félix gravit tous les échelons de l’UDPS. Luba du Kasaï, il est élu député national à Mbuji-Mayi en 2011. Il refuse de siéger à l’Assemblée nationale pour respecter le mot d’ordre de son père contre la réélection contestée de Joseph Kabila.

En 2015, il était au cœur des négociations secrètes qui n’avaient pas abouti avec des émissaires de Joseph Kabila à Ibiza (Espagne), Monaco, Paris et Bruxelles.

Fin 2016, juste avant la mort de son père, il est encore aux avant-postes des négociations majorité/opposition sous l‘égide de l‘église catholique, qui allait déboucher sur l’accord de la Saint-Sylvestre reportant les élections.

Tshisekedi fils aurait alors refusé un poste de Premier ministre, tandis que le président Kabila se maintenait au pouvoir au-delà de la fin de son deuxième et dernier mandat.

Marié, père de cinq enfants, diplômé en marketing et communication en Belgique, son dossier de candidature a été validé sur fond de rumeurs. Ses détracteurs mettent en doute la validité de ses diplômes. Ils lui reprochent également de n’avoir jamais exercé une fonction de responsabilité ou de gestion.

En cas d’alternance, Félix Tshisekedi évoquait en août 2017 devant l’AFP “une commission vérité et réconciliation” pour demander des comptes à Joseph Kabila et lui permettre de rester au pays.

S’il est élu, son dossier prioritaire, affirme-t-il, sera l’organisation de funérailles nationales pour son père. La dépouile du “Sphynx” se trouve toujours en Belgique, faute d’accord pour les obsèques au pays avec le pouvoir. “Je n’aime pas en parler, c’est une souffrance”.

AFP

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