Afrique du Sud
Comment faire face aux défis de l’industrie du jeu vidéo en Afrique. Une question sur laquelle se sont penchés les développeurs, distributeurs et autres professionnels du secteur lors de l’Africa Games Week au Cap en Afrique du Sud.
Objectif principal de cette rencontre, doper la jeune industrie vidéo du continent de nouveaux outils tout aussi attrayants.
“On cherche à faire grandir, à professionnaliser l’industrie. Quelles sont les structures de soutien qui manquent ? Comment les mettre en place ? Une fois qu’on aura créer les fondations, une fois qu’on aura de nombreux studios de développement sur le continent, des studios qui marchent commercialement’‘, explique d’entrée de jeu Nick Hall, organisateur de l‘événement et directeur de l’Africa Games Week.
Le marché reste cependant inexploité, faute d’investisseurs. Par ailleurs, de nombreux développeurs africains optent pour la création de jeux destinés aux téléphones et tablettes, et non aux consoles traditionnelles comme la PlayStation ou les ordinateurs fixes.
Sithe Ncube est la fondatrice du studio zambien Ubongo Game Lab
“Le marché reste inexploité ici. Il y a des tonnes de perspectives sur ce continent qu’ils n’ont pas encore vues. Ça les aiderait autant que ça nous aiderait nous. Ce ne seraient pas eux qui viennent ici pour nous aider, ce serait plutôt une relation aux bénéfices mutuels.”
“Ce qu’on essaie de faire à Nyamakop c’est de créer plus de contenu d’inspiration africaine, mais que ce contenu soit attractif pour l’international, consommé à l’international, et comme ça à travers cette visibilité, ce succès, que tout cela bénéficie à l’Afrique. C’est un peu contre-intuitif, mais ce qu’on doit faire, tous, c’est créer plus de jeux. C’est pour ça qu’on est là… Il ne faut pas être idéaliste.” Ajoute à son tour Ben Myres, co-foundateur du studio sud-africain Nyamakop.
Le nombre croissant de jeux africains pour les appareils mobiles s’explique aussi par l’explosion des moyens bancaires sur portable, comme Mpesa au Kenya, un système de transfert d’argent via téléphone mobile.
Un énorme potentiel
“Au Nigeria, il y a même des jeux pré-téléchargés sur les téléphones parce que le data est très cher”, explique Evan Greenwood, directeur du principal studio de jeux vidéo en Afrique du Sud, Free Lives.
Pour certains développeurs, les jeux sur portable sont moins coûteux en données, alors que l’internet peut être cher et lent dans certaines régions du continent.
‘‘Maintenant il reste encore a trouver la solution au niveau de la monétisation de ces jeux-là sachant qu’en Afrique les personnes n’ont pas de carte bancaire, mais il existe des solutions, les paiements électroniques basés sur les télécom, enfin les portefeuilles électroniques des opérateurs télécom.” Conclut Sidick Bakayoko, fondateur du studio ivoirien Paradise Game.
La récente décision en juin de Google de monétiser, et non plus de proposer en téléchargements gratuits sur son” play store”, des jeux de différents pays africains dont le Nigeria, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud et la Tanzanie pourrait cependant changer la donne.
Pour attirer les passionnés, des jeux comme “Invasion Day” – créé par une équipe de huit personnes travaillant pour VSUS, un développeur basé au Cap, devrait être lancé en 2019 sur cette plateforme et probablement l’App Store d’Apple – seront téléchargés gratuitement mais les joueurs pourront acheter des mises à jour.
L’industrie du jeu vidéo en Afrique, qui représente actuellement 310 millions de dollars par an, pourrait peser 642 millions de dollars d’ici à 2021, selon le géant de l’audit PwC qui estimait en 2017 que “les re venus des jeux de consoles et de PC allaient perdre des parts de marché au profit des jeux” proposés sur des appareils mobiles.
AFP
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