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Madagascar face au fléau de la corruption

Madagascar

La corruption est un vrai fléau à Madagascar. Alors que le pays s’apprête à élire un nouveau président, le problème inquiète de plus en plus d’autant que les trois derniers chefs d’Etat, tous candidats à la présidentielle du 7 novembre 2018.

Un policier qui encaisse de l’argent d’un chauffeur de taxi en plein jour et en pleine circulation, une scène banale dans les rues d’Antananarivo. Un geste qui symbolise l’ampleur de la corruption à Madagascar. Et personne ne s’en cache. « J’ai glissé un billet de 2000 ariary (50 centimes d’euros) dans la poche du policier. Et il m’a rétorqué : « tu me prends pour qui ? ». Comme j‘étais pressée, j’ai ajouté 5 000 ariary (1 euro 25 centimes). Il ne m’a pas donné de contravention et j’ai pu partir », explique Jimmy, chauffeur de taxi.

Aucun secteur n’est épargné

Et la police n’est pas que le corps de métier gangrené par la corruption à Madagascar. C’est un fléau qui a gagné toutes les sphères de l’administration. Que ce soit pour des démarches administratives, des examens ou pour remporter des appels d’offres, il faut verser des dessous-de-tables pour avoir la garantie de gagner. Même la justice n’est pas épargnée par le mal. Jacqueline a vécu l’expérience lorsque son fils a été arrêté pour consommation de drogue. Alors que son fils attendait son jugement, un employé du tribunal lui a proposé de régler le problème moyennant une somme d’argent. « Il nous a emmenés voir le juge. Et une fois dans son bureau, on a parlé longtemps, très longtemps. Et à la fin, on s’est mis d’accord. En fait ce juge, c‘était celui qui allait juger mon fils et ses amis. Il m’a dit : ‘‘je vous promet que je vais m’occuper de votre fils, mais avant ça, il faut que vous payiez’‘ ».

Des présidents “impliqués” dans le trafic de bois rose

Ce genre pratique est monnaie courante dans la Grande Île et permet de comprendre pourquoi elle est généralement citée parmi les pays les plus corrompus au monde. Et rien n’indique que la situation changera sous peu surtout au regard du constat de Transparency International qui fait état de l’implication des plus hauts responsables du pays, dont les trois derniers chefs d‘État, dans certains trafics comme celui du bois de rose. « Les trois candidats favoris à la présidentielle sont impliqués, ont été impliqués dans le trafic de bois de rose. Ça a commencé sous Ravalomanana, ça s’est étendu sous Rajoelina, pendant la transition, et ça a continué un temps sous Rajaonarimampianina, à peu près jusqu’en 2014 », révèle Ketakandrina Rafitoson, directrice exécutive de Transparency Internationale Initiative Madagascar.

Les trois derniers présidents de la Grande Île avaient pourtant tous fait de la lutte contre la corruption leur cheval de bataille durant leur mandat. Une promesse visiblement non tenue. Car aucun des trois n’a réussi à résoudre le problème.

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