République Centrafricaine
Un député centrafricain a sorti un pistolet et a tiré en l’air lundi en pleine séance de l’Assemblée nationale où doit se dérouler l‘élection d’un nouveau président du Parlement, a constaté un journaliste de l’AFP.
Alfred Yekatom, député de M’baïki (sud) et ex-chef de milice, a sorti son arme à 12H30 (11H30 GMT) dans l’hémicyle en voulant s’en prendre à un autre député. En tentant de s’enfuir, il a tiré en l’air.
Les motivations de M. Yekatom, un ex-membre des Forces armées centrafricaines (FACA) et ex-chef des milices antibalaka, sont encore inconnues.
Il a été ensuite arrêté dans les couloirs de l’Assemblée par la police, tandis que les parlementaires couraient en direction de la sortie. Quelques instants plus tard, une voiture a tenté de forcer le barrage de police devant l’Assemblée où des tirs ont été entendus.
En 2015, M. Yekatom a été placé sur la liste de l’ONU des personnes “se livrant ou apportant un appui à des actes qui compromettent la paix” en RCA.
Difficiles relations entre Meckassoua et Touadera
Les députés centrafricains devaient élire lundi leur nouveau président, après le vote destituant Karim Meckassoua, l’ancien président de l’Assemblée, vendredi.
Député du PK5 de Bangui, quartier regroupant la majorité des musulmans de la capitale et souvent théâtre de violences, M. Meckassoua a appelé dimanche au calme, en dénonçant “ceux qui ont voulu confessionnaliser le débat”.
Après le déferlement de haine entre rebelles de la coalition Séléka à dominante musulmane et groupes antibalaka prétendant défendre les chrétiens du Sud à partir de 2013, son élection au perchoir en 2016 était apparue comme un symbole de réconciliation en Centrafrique, dirigée par un chrétien, Faustin-Archange Touadéra.
Mais dans ce pays où l’influence politique reste en partie communautaire, les relations entre les deux hommes n’ont jamais été bonnes.
Dans la foulée de sa destitution, des tirs épars avaient été entendus au PK5 de Bangui vendredi, et dans des villes du centre et de l’est, Bambari et Bria.
Depuis 2013, la quasi-totalité de la Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres au monde mais riche en diamants, or et uranium, vit sous la coupe de groupes armés.
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