Cameroun
Manifestation des femmes de Bamenda, capitale du Nord-Ouest du Cameroun. Vendredi, elles se sont réunies pour exiger l’arrêt des abus et un retour définitif de la paix.
Elles ont marché sur les pas de leurs sœurs de Buea qui réclamaient mercredi 29 août la fin de la crise en région anglophone. Ce vendredi, les femmes de Bamenda se sont retrouvées dans un stade de la ville pour elles aussi crier leur exaspération face à cette crise qui dure depuis maintenant deux ans.
En pleurant, en criant, en chantant, en priant chapelet en main pour certaines, vêtues de noir pour d’autres …elles ont dénoncé les abus dont elle sont victimes avec leurs filles. Pour elles, il urge que les protagonistes de la crise aillent au dialogue afin qu’elles puissent reprendre leurs activités et se prendre en charge.
Ce cri de cœur intervient alors que la tension s’est accrue dans cette partie du pays. Jeudi, notamment, un proviseur et trois enseignants ont été enlevés par des hommes armés à Bamenda. Et ces kidnappings ne sont pas des cas isolés. De nombreux rapts et assassinats ont été signalés dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest – les deux régions anglophones du Cameroun en crise – en cette rentrée scolaire.
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Pourtant, dans près d’un mois, le Cameroun se rendra aux urnes pour élire son nouveau président. Un calendrier qui éveille davantage les interrogations sur les mesures de sécurité et la conduite à tenir dans ces zones en crise.
“Nous appelons les dirigeants à savoir que les femmes veulent la paix”, a déclaré une des organisatrices de la manifestation, Adah Mbah. “Nous n’avons aucun agenda caché. Nous sommes fatigués. Pendant plus de deux ans, nous ne pouvons plus nous taire”, a-t-elle précisé pour se disculper de tout présumé soutien à un candidat à la présidentielle.
Partie d’une revendication des enseignants et avocats dans les régions de langue anglophone, la crise s’est amplifiée jusqu‘à devenir un conflit armé entre gouvernement et milices qui réclament la sécession. Jusque-là, Yaoundé s’est refusé à tout dialogue avec les milices armées qu’il qualifie de “terroristes”.
En juillet, Zeid Ra’ad Al Hussein, alors chef des droits de l’homme à l’ONU, a déclaré qu’il était profondément inquiet à propos d’informations faisant état d’abus dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest. Des groupes de défense des droits de l’homme ont en outre accusé le gouvernement et les séparatistes d’abus, notamment de torture et d’incendie de maisons.
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