République démocratique du Congo
La commission électorale congolaise (Ceni) a commencé à afficher des listes provisoires des électeurs pour mettre fin, selon elle, à “l’intoxication” concernant des électeurs sans empreinte digitales, à moins de quatre mois des scrutins cruciaux en République démocratique du Congo, a constaté vendredi l’AFP.
“Pour mettre fin à l’intoxication concernant les électeurs dont les empreintes sont illisibles dans le fichier électoral, la Céni a procédé depuis le lundi 3 septembre 2018, à l’affichage des listes provisoires des électeurs aux sites de vote”, a indiqué la Céni dans son bulletin d’information.
Des listes sont affichées aux endroits où les électeurs s‘étaient faits enregistrés en 2017, ont constaté vendredi à Kinshasa des journalistes de l’AFP. Quelques électeurs y passaient pour vérifier leurs noms.
“Des millions d‘électeurs sans empreintes”
En mai, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) avait identifié plusieurs millions d‘électeurs sans empreintes digitales sur le fichier électoral, qui recense quelque 40 millions d‘électeurs au total.
Depuis, la question est au cœur de la polémique entre l’opposition et la commission électorale. Outre les électeurs sans empreintes, les détracteurs du pouvoir exigent également l’abandon de l’usage des “machines à voter”. De fabrication sud-coréenne, ces machines servent à choisir les candidats et à imprimer les bulletins de vote.
“C’est 106.000 machines qui vont bientôt être déployées pour servir aux élections du 23 décembre 2018”, affirme la Céni dans un communiqué. La présidentielle et les législatives nationales sont programmées pour le 23 décembre 2018 en RDC.
Climat politique tendu
Après des audiences sur les contentieux électoraux à la Cour constitutionnelle qui statue en premier et dernier ressort, au total 21 dossiers de candidatures à la présidentielle sont retenus. La publication des listes définitives des candidats président de la République et députés nationaux est prévue pour le 19 septembre par la commission électorale.
Le climat politique s’est à nouveau crispé après l’invalidation définitive de la candidature de l’opposant et ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba à la présidentielle par la Cour constitutionnelle.
Le 8 août, après plusieurs mois de tensions politiques, le président Joseph Kabila a désigné son ancien ministre de l’Intérieur et secrétaire permanent du parti présidentiel (PPRD), Emmanuel Ramazani Shadary, comme candidat de la majorité à la présidentielle.
La Constitution interdisait à M. Kabila de se représenter après deux mandats, dont le dernier s’est achevé fin 2016.
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