Malawi
Le Malawi reste le pays le plus dangereux au monde pour les personnes atteintes d’albinisme. Une tendance qu’espère changer une ONG en présentant des candidats atteints de cette anomalie génétique aux prochaines élections dans le pays.
Ils seront au nombre de six et porteront la voix des personnes albinos et handicapées lors des élections présidentielle et législatives prévues l’année prochaine au Malawi. Un mouvement sans précédent qui s’explique par la hausse des risques qu’encourent les albinos dans le pays.
En effet, au Malawi, naître albinos peut s’apparenter à une condamnation à mort. Sur les quatre dernières années, au moins 22 meurtres de personnes albinos ont été enregistrés. Sans compter les portés disparus, présumés enlevés ou assassinées.
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Selon les chiffres de l’ONU, le Malawi reste le pays le plus dangereux pour les personnes vivant avec l’albinisme – un manque de pigmentation dans la peau, les cheveux et les yeux – prises pour cible dans des croyances d’un autre âge selon lesquelles leurs organes porteraient chance.
Des croyances exportées dans des pays comme le Burundi ou la Tanzanie où des crimes rituels sont organisés autour des albinos, poussant l’ONU à créer un organe spécial pour lutter contre le phénomène.
Des ambassadeurs conscients des enjeux
Overstone Kondowe, directeur de l’Association des personnes atteintes d’albinisme au Malawi, pense que les associer à la politique du pays pourrait changer les choses. “Nous voulons montrer au public que nous sommes un peu plus que notre peau”, a-t-il déclaré.
Parmi les six candidats, figure Elizabeth Machinjiri, présidente d’une organisation caritative locale. De son avis, le handicap reste encore largement ignoré dans le pays. “Nous devons être représentés. D’autres personnes peuvent ne pas comprendre la douleur et les choses difficiles que nous traversons tous les jours.”
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Candidate aux législatives, Elizabeth Machinjiri espère, une fois aux affaires, faire du lobbying afin d’adapter les endroits publics aux personnes handicapées. “La plupart du temps, les gens choisissent [des députés] parce qu’ils sont riches. Je dis non, parce que cet argent est personnel et ne peut pas être utilisé pour des projets de développement. Une fois élu, je m’assurerai de présenter les voix et les souhaits des personnes vivant dans ma région et pas seulement mes opinions.”
En attendant, elle et ses autres compères doivent surmonter un réel handicap. Le manque de moyens financiers pour financer leur campagne électorale.
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