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« Pays de merde » : questions autour des propos racistes attribués à Donald Trump

« Pays de merde » : questions autour des propos racistes attribués à Donald Trump

Donald Trump

Les réactions outrées se multiplient après que le président américain a qualifié les pays africains et Haïti de « pays de merde ». Mais ces critiques se justifient-elles ?

Les ambassadeurs du groupe africain aux Nations unies ont réagi avec amertume et colère vendredi soir aux propos du président américain Donald Trump, rapporte l’Agence France Presse qui cite plusieurs médias américains. L’agence de presse ajoute que le communiqué qui rend compte de cette réaction a été signé au terme d’une réunion de quatre heures.

Le groupe s’est dit « extrêmement choqué » et a condamné « les remarques scandaleuses, racistes et xénophobes… telles que rapportées par les médias ». La Commission de l’Union africaine a réagi quelque temps plus tôt par l’entremise du porte-parole de son président. Ebba Kalondo parle de remarques « blessantes » et dérangeantes ».

Dans la salve des prises de position anti-Trump, les gouvernements du Botswana et du Sénégal se sont engagés d’un point de vue institutionnel. Le Botswana a réagi dans un communiqué et convoqué l’ambassadeur des États-Unis. Même chose pour le Sénégal où le président Macky Sall a dit son indignation sur ces propos qu’il prend à son compte et qualifie de « racistes » dans un tweet.

Seulement, ce que la plupart de ces déclarations indignées ne mentionnent pas, c’est que la polémique a été lancée par le Washington Post, un quotidien connu pour ses prises de position anti-Trump. On rappelle également les relations tendues qu’entretiennent le président américain et le propriétaire du journal, Jeff Bezos, par ailleurs patron d’Amazon au sujet de la fiscalité particulière de la plateforme de commerce électronique.

Dans son article, le Washington Post rapporte des confidences de personnalités anonymes qui auraient participé à une réunion sur la politique migratoire jeudi dans le bureau ovale. Lors de cette réunion, Trump se serait demandé pourquoi les États-Unis continuent à accueillir des immigrants en provenance de ces « pays de merde » que seraient les pays africains et Haïti.

Le problème des sources anonymes est qu’il est difficile d’affirmer que les propos du président américains sont exactement ce que rapporte le Post. En plus, ils s’exposent à la réfutation du principal concerné. Ce que Donald Trump n’a pas manqué de faire.

Dans un tweet, il assure qu’il n’a « jamais rien dit de désobligeant sur les Haïtiens – à part le fait que Haïti est, évidemment un pays très pauvre et instable. Je n’ai jamais dit ‘mettez les dehors’. C’est une fabrication des Démocrates. J’ai de formidables relations avec les Haïtiens. Probablement, je devrais enregistré les futures réunions ».

Never said anything derogatory about Haitians other than Haiti is, obviously, a very poor and troubled country. Never said “take them out.” Made up by Dems. I have a wonderful relationship with Haitians. Probably should record future meetings – unfortunately, no trust!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 12 janvier 2018

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Alors que la véracité des propos racistes attribués au président américain n’est encore qu’apparente et qu’elle n’est pas définitivement située, comment comprendre l’assurance généralisée dans la condamnation et surtout de la part des Africains qui, à lire les commentaires de Donald Trump n’ont pas été explicitement mentionnés dans cette réunion ? Cette première question soulève une deuxième interrogation sur les moyens d’information des États du continent dans leurs relations avec les autres Nations : s’il faut s’indigner, faut-il le faire sur commande de médias, fussent-ils à la réputation parfaitement établie ?

D’autre part comment est-ce que l’Afrique peut-elle se prémunir face à la guerre de l’information que se livrent les grandes puissances ou les personnalités d’envergure mondiale ? Et puis finalement si les propos du président américain sont vérifiés quels sont les moyens d’empêcher la mise en oeuvre d’une politique qui considère effectivement les pays africains comme des “shithole” pour reprendre l’expression du Washington Post ?