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Côte d'Ivoire-Affaire Abéhi : accusation et défense pas trop satisfaites du verdict

Côte d'Ivoire

Le général Jean-Noël Abéhi passera 10 ans derrière les barreaux, ainsi que trois de ses coaccusés, tandis que huit autres prévenus ont été acquittés. Mais, un verdict sur lequel des avocats de la défense comme ceux de la partie civile ont émis des réserves. Notamment, sur la clémence des juges pour d’aussi graves accusations.

Pour la Cour d’assises ivoirienne, l’ancien commandant de la gendarmerie considéré comme l’un des piliers du régime de l’ancien président Laurent Gbagbo a été coupable de « complot contre l’autorité de l’Etat ».

Selon l’acte d’accusation, le commandant Abéhi a reconnu avoir participé au Ghana “aux réunions d’une plateforme militaire initiée par Koné Katinan (porte-parole de Gbagbo en exil), préparant un renversement du pouvoir politique en place (celui d’Alassane Ouattara)”.

En plus du commandant Abéhi, ex-patron du groupement d’escadrons de blindés (GEB) d’Agban, 11 autres personnes étaient poursuivies pour complot contre l’autorité de l’Etat et tentative d’attentat contre la sûreté de l’Etat. “On leur reproche (aux 11) de s‘être rencontrés à divers endroits d’Abidjan et d’avoir décidé de renverser les autorités du pays”. Ils auraient été prêts à passer à l’action avec l’attaque du camp d’Agban, le 23 décembre 2012” a expliqué à l’AFP Elise Ajavon, avocat du sergent-chef de police Cyprien Lorougnon Dragbo.

Sentence incohérente ?

Des motifs jugés trop graves par le procureur général qui avait requis en 2012, la réclusion à perpétuité. Mais, à la fin de l’audience dans cette nuit de jeudi à vendredi, la Cour d’assises a revu la réquisition à la baisse, évoquant les circonstances atténuantes accordées aux accusés.

Or, s’il est naturel qu’un avocat se délecte d’une décision de justice en sa faveur, l’accusation semble tout de même hésiter entre doute et satisfaction. « Par rapport à ceux qui ont été acquittés, j’espère que la cour a pensé qu’ils n’étaient pas très impliqués dans le processus de déstabilisation des institutions en place. Ils ont estimé qu’ils bénéficiaient de circonstances atténuantes », déclare Maître Soungalo Coulibaly, avocat de l’Etat ivoirien.

De quoi donner raison à Raoul Gohi Bi, avocat de Jean-Noël Abéhi qui a évoqué le manque de courage des juges, car il conçoit mal qu’une personne bénéficie des circonstances atténuantes, alors qu’elle est accusée d’un motif aussi grave. « Je pense que cette décision manque un peu de courage. On aurait pu aller jusqu’au bout dans ce courage-là pour arriver à l’acquittement. J’ai le sentiment qu’on a voulu faire, ce que moi, je n’aime pas en droit : donner l’impression que l’on a été gentil en laissant toutefois planer l’accusation. Je ne sais pas ce que signifie avoir des circonstances atténuantes dans ce genre de situation », estime Maître Gohi Bi.

Peut-être les juges feront-ils preuve de « courage » lors du procès en appel, puisque l’avocat a promis d’interjeter appel ce vendredi.

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