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RDC : le clan Kabila cité dans le scandale des passeports biométriques

RDC : le clan Kabila cité dans le scandale des passeports biométriques

République démocratique du Congo

Le business derrière la confection du passeport biométrique en République démocratique du Congo a intéressé l’agence de presse Reuters, d’autant que le passeport est l’un des plus chers au monde. De fil à aiguille, l’investigation a conduit à un clan, celui du président de la République Joseph Kabila.

Pays continent situé au cœur de l’Afrique, la République démocratique du Congo avec ses quelque 70 millions d’habitants est l’un des pays les plus pauvres au monde. Pourtant, chaque Congolais devra débourser quelque 185 dollars s’il veut obtenir son passeport biométrique. L’agence de presse Reuters a mené l’enquête pour savoir comment le prix unitaire de ce document est passé du simple au double et à qui profite l’opération.

Sur ce prix, l’un des plus chers au monde pour un passeport biométrique, l‘État congolais ne percevrait que 65 dollars. Les 120 dollars restant sont reversés à des entreprises, la Semlex, basée en Belgique et spécialisée dans la confection basée de documents de voyage (passeports, cartes d’identité…), et à une société du Golfe, LPRS.

Cette dernière, selon Reuters qui précise que ses preuves ne sont pas concluantes, appartiendrait depuis juin 2015 à une certaine Makie Makolo Wangoi, présentée comme l’une des nombreuses sœurs du président Kabila ou comme sa nièce.

Selon les enquêtes de Reuters, cette entreprise serait une compagnie offshore créée en vue d’engloutir les milliards qui seront capitalisés dans la confection des passeports biométriques sur les cinq ans que court le contrat avec Semlex.

En effet, depuis ses premières négociations pour l’obtention du contrat, Semlex a modifié au moins trois fois son offre, selon des documents consultés par Reuters. Le 16 octobre 2014, elle faisait une offre comprise entre 21,50 euros et 43 euros.

Au début du mois de novembre 2014, l’offre passait à 50 dollars par pièce après qu’Albert Karaziwan, le patron de l’entreprise, a rencontré de hauts dirigeants congolais à Dubaï. Ce prix a été plus que doublé le 13 novembre.

Un contrat non révocable

Dans un courrier adressé directement au président Kabila, l’entreprise informe qu’elle demande 120 dollars par pièce, encore plus que le précédent passeport qui coûtait 100 dollars pièce. Une somme sur laquelle LPRS récupère 60 dollars pour chaque passeport fourni, selon les clauses du contrat.

Pourtant, une offre bien inférieure à celle de Semlex a été faite au gouvernement congolais d’alors par une entreprise concurrente. La société Zetes confirme avoir présenté en 2014 un plan pour des passeports biométrique 28,50 dollars pièce.

Les tentatives de Reuters pour avoir la version des autorités congolaises et des compagnies impliquées sont toutes restées lettre morte.

Ce scandale n’est pas le premier du genre en République démocratique du Congo. Le pays de l’Afrique centrale aurait perdu près de 1,3 milliard de dollars de recettes dans cinq contrats miniers depuis 2010, révélait un rapport de l’Africa Progress Panel en 2013. Des pertes colossales attribuées à une sous-évaluation systématique des actifs lors de la vente de concessions à des investisseurs.

Plongée dans une crise politique née du maintien au pouvoir de Joseph Kabila au delà de son second et dernier mandat, la République démocratique du Congo espère organiser ses élections d’ici la fin de l’année.

Mais même en cas de changement de président, le contrat avec Semlex sur les passeports biométriques ne sera pas révocable avant 2020, date à laquelle prend fin le contrat.

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