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Sommet WAW ! : Le coût des inégalités hommes-femmes [Focus]

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Au Japon, plus de 3 millions de femmes souhaitent travailler. Mais, elles n’en ont pas la possibilité. Une statistique qui n’a rien d’anodin quand on sait que l’économie du pays pâti de cette réalité. Un constat identique a été fait en Afrique, par l’ONU :100 milliards de dollars sont gâchés chaque année. Cette préoccupation a inspiré la création de la World Assembly for Women. La seconde édition, tenue à Tokyo en décembre 2016,
s’est articulé autour de la place des femmes dans les métiers scientifiques.

Pour Naoko Yamazaki, deuxième astronaute japonaise à avoir voyagé dans l’espace, il reste beaucoup à faire.

SOUNDBITE NAOKO YAMASAKI (ANGLAIS/FEMME)

550 personnes ont voyagé dans l’espace. Et le nombre de femmes est d’environ 55 de 56 pour l’instant. J’espère donc voir de plus en plus de femmes relever le défi, car soumettre sa candidature est la première étape. Et le nombre de femmes africaines est très faible. Pendant ma formation, je ne savais pas exactement quand je pourrai voyager dans l’espace. J’ai accouché de ma fille en pleine formation. Donc, trouver un équilibre entre travail et vie privée, c‘était difficile. Je voyageais beaucoup aux États-Unis, en Russie, en Allemagne, au Canada, entrautre. Je dirais que la formation et la mission dans l’espace représentent les mêmes difficultés pour les hommes et les femmes, mais pour ce qui est d’arriver à jongler entre travail et vie de famille, les femmes ont probablement plus à faire, car elles s’occupent de leur foyer. C’est particulièrement vrai au Japon où nous avons encore des idées traditionnelles, qui veulent que les femmes doivent rester à la maison et prendre soin de leurs parents et enfants.

Mais cette vision stéréotypée du rôle de la femme est de plus en plus remise en cause. Illustration à Yokohama avec Emiko Kida… une agricultrice et auto entrepreneure qui ne craint pas de sortir des sentiers battus. A elle seule, la jeune femme cultive près de 200 variétés de légumes bios sur un peu moins d’un hectare, avant de les vendre localement.

SOUND BITE EMIKO KIDA (JAPONAIS/FEMME)

*J’habite à Tokyo, mais j’ai grandi dans une banlieue Du nord de la capitale où il y avait des terres arables. J’ai été très vite sensibilisée par les problèmes environnementaux à l’université. C’est pourquoi j’ai décidé d’arrêter de travailler dans un bureau et me suis réorienter. C’est un métier durable que je pourrai faire toute ma vie. *

Aux confins entre tradition et modernité, la technologie s’invite de plus en plus dans la société nipponne. C’est aussi le cas sur le continent africain, où la démocratisation de l’accès à internet est un gage d’émancipation des femmes. C’est en tout cas le postulat de Marne Levine, directrice d’exploitation du réseau social Instagram, pour qui n’importe quelle femme peut aujourd’hui se façonner une carrière sur les réseaux sociaux. Un avis que ne partage pas le docteur Babbatunde Osotimehin..

SOUND BITE BABATUNDE (ANGLAIS/HOMME)

Il y a eu une session ce matin au sujet de la technologie et son rôle dans la création de travail. Mais j’ai mes réserves. Car, d’un autre côté, cela crée aussi une division. Cela empêche aux femmes d’être dans un environnement de travail. Le face à face est important, car cela permet de prendre des décisions. Les femmes doivent pouvoir s’asseoir à la table des négociations, dans les conseils d’administration, de manière à ce que les problèmes des femmes soient sérieusement pris en considération. La seule ressource qui soit durable, c’est la ressource humaine, donc lorsque l’on investit dans cette ressource, qu’on l’éduque, qu’on lui assure un accès à la santé – en particulier les filles – on peut transformer une société. Aujourd’hui nous nous sommes assis avec, entre 25 et 30 gouvernements africains, et nous les avons conseillé sur la façon d’intégrer les spécificités démographiques dans leurs processus de planification.

STAND UP HANNANE

Selon la Banque Africaine de Développement, le nombre de femmes décideurs en Afrique est en hausse. A travers le continent la proportion de femmes ministres est passée de 4 à 20% ces dernières années. Et pourtant, parmi 94 participant à la World Assembly For Women, 64 sont des femmes, parmi lesquelles seulement 4 sont africaines.

Nous avons pu rencontrer trois de ces ambassadrices, pour qui les défis de l’inégalité entre les sexes en Afrique sont nombreux.

SOUND BITE HILARY (ANGLAIS/FEMME)

La représentation des femmes au Parlement ghanéen est d’environ 11%, et pour un pays comme le Ghana, salué par son niveau de démocratie… en réalité nous étions la première nation subsaharienne à mettre en place la discrimination positive dans les années 60… Alors en être à ce niveau 50 ans plus tard, est plutôt décevant. Ceci étant dit, nous devons être prudents dans notre interprétation des chiffres : par exemple, certains pays tirent leur épingle du jeu comme le Rwanda, qui atteint près de 60% de représentation féminine au parlement. Ce pourcentage fait remonter la moyenne continentale. Ici, nous ne nous sommes pas penché sur la question de la pluralité des systèmes légaux qui est très unique en Afrique. Il existe une intersection de la loi coutumière et de la loi formelle qui tend à accentuer les discriminations envers les femmes.

SOUNDBITE AWUT (ANGLAIS/FEMME)

Dans les forces police par exemple – un corps de métiers proche des citoyens, et en particulier des femmes, car si on a des problèmes on peut déposer plainte et la justice se penchera à son tour sur cette plainte – nous regrettons qu’il y a si peu de femmes qui occupent des postes à responsabilité. Je pense qu’en plus, les femmes sont particulièrement touchées lorsqu’un conflit éclate. Elles se retrouvent déplacées de leur foyer, la vie de leurs enfants est elle aussi perturbée, au niveau scolaire, ils doivent dans certains retourner à la case départ, ailleurs, dans le pays ou dans un autre pays. Et cela change quelque peu la vie de famille, et des femmes en particulier. Surtout si elles ne disposent pas de ressources propres .

SOUND BITE PHUMZILE (ANGLAIS/FEMME)

S’il existe un point commun à tous les pays, les stéréotypes, les normes.. qui rivalisent avec les bonnes lois. Les pratiques dans le monde du travail discriminent les femmes, qui sont de plus en plus éduquées, en Afrique également. Elles sont parfois plus nombreuses à obtenir leur diplôme universitaire, mais n’occupent pas pour autant des postes de directrices. Ce sont ces réalités qui poussent certaines femmes à s’enfermer dans une relation abusive et violente. Donc tous ces problèmes sont liés.. Vous savez, dans beaucoup de cas, les privilégiés n’ont pas conscience de leur chance. Ils se complaisent dans leur situation, tous seuls. Lorsqu’ils prennent conscience de l’injustice qui les entoure, et qu’ils sont assez braves pour agir, eh bien c’est là qu’un véritable changement peut se produire.

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