Egypte
La dépouille d’Ahmed Zoweil, prix Nobel de chimie, est arrivée au Caire, en Egypte, où des honneurs militaires lui seront redus ce dimanche. En présence de la veuve, le corps a été salué par des représentants du gouvernement à l’aéroport international du Caire.
Ahmed Zoweil, mort à l’ âge de 70 ans, a été membre du Conseil scientifique du président américain Barack Obama, pour les questions de science et de la technologie, entre 2009 et 2013.
Il a de même été membre de l’Ordre du Grand Collier du Nil, sa plus haute distinction reçue dans son pays, ce qui lui vaudra les funérailles militaires de ce dimanche.
Ahmed Zoweil a remporté le prix Nobel de chimie en 1999 « pour ses études des états de transition d’une réaction chimique à l’aide de la spectroscopie à la femtoseconde », une technique révolutionnaire d’observation des mouvements des molécules.
Un scientifique aguerri et convaincu
Ce scientifique de la première heure a étudié la chimie à l’université d’Alexandrie, en Egypte, où il a obtenu sa licence puis un master en spectroscopie, puis a poursuivi un doctorat à l’université de Pennsylvanie en 1973, avant d‘être chercheur post-doctoral à Berkeley et de regagner CalTech (California Institute of Technology) en 1976.
En 2010, Zoweil fut professeur de chimie et de physique au CalTech et occupa la chaire Linus Pauling depuis 1990, où il dirigea le laboratoire pour les sciences moléculaires et le Centre de recherche multidisciplinaire fondé à CalTech par la National Science Foundation (NSF) autour de l‘étude des processus moléculaires fondamentaux intervenant dans les systèmes moléculaires complexes.
Ahmed Zoweil fut le premier à avoir montré comment l’étude des réactions chimiques pouvait être réalisée grâce à des flashs lasers extrêmement brefs (picosecondes puis femtosecondes), à l’aide d’un laser décrit comme « l’appareil photo le plus rapide du monde ».
Le chercheur a réussi à montrer comment se faisaient les liaisons chimiques à l‘échelle de quelques femtosecondes, soit un millionième de milliardième de seconde. L’appareil mis au point permet de voir les mouvements des électrons formant les liaisons chimiques, ce qui ouvre la possibilité de comprendre leur comportement et potentiellement de contrôler le résultat de leurs réactions.
Le principe qu’il a développé consiste à soumettre un milieu chimique à deux flashs successifs : le premier génère la réaction, le second permet d’analyser par spectroscopie les composés chimiques.
Par ses découvertes, Ahmed Zoweil a permis d’ouvrir de nouvelles perspectives en chimie, en biologie et en pharmacologie pour la mise au point de réactions chimiques et biochimiques plus performantes et plus sélectives, avec les conséquences que cela implique tant pour la synthèse chimique que pour la santé humaine.
Ses recherches sont actuellement consacrées à l‘étude aux échelles femto à nanoseconde du couplage électronique et de la dynamique atomique et moléculaire au cours des actes chimiques élémentaires qui sont mis en jeu lors de plusieurs réactions fondamentales en chimie et en biologie, ou qui contrôlent la communication électronique à longue distance dans les supra molécules chimiques et biologiques comme l’ADN.
L’homme aux plus de 100 prix et récompenses
Ahmed Zoweil a reçu plus de 100 prix et récompenses au cours de sa carrière de scientifique. Des timbres ont même été publiés en son honneur. En plus du prix Nobel de chimie, ses travaux décisifs lui ont valu de nombreuses distinctions prestigieuses, dont le prix Wolf en 1993, la médaille du Collège de France en 1995, le prix Peter Debye et le NAS Award in Chemical Sciences en 1996, le prix Robert A. Welch en 1997, la médaille Benjamin Franklin et le prix Lawrence en 1998, le prix Röntgen en 1999, le prix Jean-Perrin dont il a été le premier récipiendaire en 2001.
Son pays, l‘Égypte, lui a décerné en 1999 sa plus haute distinction en le faisant membre de l’Ordre du Grand Collier du Nil.
En 2010, il fut docteur honoris causa de plusieurs universités à travers le monde (aux États-Unis, en Angleterre, en Suisse, en Égypte, en Belgique, en Australie, au Canada, en Inde, en Italie, en Écosse, en Corée, en Suède, en France, en Chine, au Mexique, en Irlande, au Japon, au Liban, et en Argentine) et occupa des postes honorifiques en sciences, arts, philosophie, loi, médecine, et littérature.
L’homme fut par ailleurs membre de plusieurs académies et sociétés nationales et internationales, dont la National Academy of Sciences, la société philosophique américaine, l’Académie pontificale des sciences, l’académie européenne des arts, des sciences et des sciences humaines.
Il fut aussi membre étranger de la Société royale de Londres (1998), de l’académie russe des sciences, de l’Académie royale des sciences de Suède, de l’Académie des sciences de la Malaisie et de l’Académie française des sciences.
Ahmed Zoweil a de même détenu la chaise honorifique à l’université des Nations unies.
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