Karim Wade "reconnaissant" envers l'émir du Qatar

L’ancien ministre sénégalais des Transports aériens, Karim Wade, a été gracié puis libéré, vendredi, après avoir passé trois années en prison pour enrichissement illicite. Une libération qu’il attribue, en partie, à l‘émir du Qatar.

Depuis ce vendredi 24 juin, Karim Wade a humé l’air de la liberté. Le fils de l’ancien président du Sénégal Abdoulaye Wade a été gracié par le successeur de son père Macky Sall puis libéré de prison, après plus de trois ans de détention au Sénégal. Dès sa sortie, les premières pensées de l’ancien ministre des Transports aériens sont allées à l’endroit des personnes qui l’ont soutenu dans cette “dure épreuve”. Parmi elles, l‘émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. À ce dernier, il a exprimé sa “profonde reconnaissance pour sa sollicitude”, estimant que “par amitié pour [lui], n’a cessé d’intervenir pour permettre qu’il soit mis fin à l’injustice qu’[il] subit depuis quatre ans.”

Des ONG de défenses des droits de l’homme, comme Amnesty International ou encore la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (LSDH), de même que les chefs religieux sénégalais dont son guide Serigne Cheikh Sidy Makhtar Mbacké, khalife général de la confrérie mouride, n’ont pas été omis dans cette déclaration de gratitude. Karim Wade regrette ainsi “de n’avoir pas pu se rendre à Touba”, ville sainte de cette communauté musulmane dans le centre du pays, “pour renouveler son allégeance”.

Condamné en mars 2015 à six ans de prison ferme par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) – après un peu plus de deux ans en détention préventive – pour s‘être constitué illicitement un patrimoine de plus de 178 millions d’euros lorsqu’il était conseiller puis ministre de son père, Karim Wade continue de clamer son innocence. “J’ai la conscience de celui qui a fait son devoir et exercé avec vertu et honneur les responsabilités d‘État qui lui étaient confiées”, a-t-il souligné.

L’homme politique s’est envolé pour le Qatar dès sa sortie de prison. Mais avant, il a lancé un appel à ses sympathisants, les invitant à rejoindre le PDS, parti créé par son père et qui le dirige toujours, “pour assurer les victoires à venir, notamment lors des prochaines élections législatives” prévues en 2017.

Karim entretient toujours l’ambition de devenir le prochain président de la République du Sénégal. C’est d’ailleurs deux jours avant sa condamnation qu’il avait été désigné comme candidat du PDS à la présidentielle de 2019.